Le Père Olivier de Germay sera ordonné évêque le 14 avril prochain. Depuis l’annonce de sa nomination (le 22 février dernier), il se prépare à sa nouvelle tâche. Une tâche qu’il qualifie "d’expérience d’une Grâce de confiance que le Seigneur me donne..." Ainsi, le futur évêque était en Corse la semaine dernière. Il a rencontré, dans un premier temps, les prêtres et diacres, puis la presse locale avant d’aller à la rencontre de la population insulaire à Ajaccio et Bastia.
"Je répond à un nouvel appel du Seigneur ; Je compte sur votre bienveillance et la miséricorde de Dieu pour m’aider dans la nouvelle tâche qui m’incombe." C’est par cette phrase introductive, que le futur évêque de Corse a entamé, le 14 mars dernier, à la paroisse Saint-Antoine, à Ajaccio, son débat avec la population de la cité impériale-et d’ailleurs- venue, pour l’occasion, en nombre. Un débat au cours duquel le Père Olivier de Germay a avoué avoir "tout à découvrir de ce Diocèse. C’est un premier contact et des premières consignes. J’ai été très touché par la chaleur et l’accueil des gens. C’est très encourageant."
De Saint-Cyr à l’appel de la foi
Il n’a pas manqué, en préambule, d’évoquer son parcours. "Les voies du Seigneur sont impénétrables..." C’est ainsi que l’on pourrait qualifier l’itinéraire d’un Saint-Cyrien qui, bien qu’issu d’une famille catholique, semblait destiné à une carrière militaire. Pour cet officier parachutiste à la vie active et passionnante, tout a basculé à la Toussaint 1990. "Le Christ m’a appelé et dit : "change de vie, quitte tout". J’ai dit oui. Il m’a été donné de comprendre que le Seigneur m’appelait et que je serais heureux dans cette voie." La suite, des études en théologie, un séminaire à Toulouse, et une fonction de prêtre qu’il occupe depuis quatorze ans. Avant un nouvel appel qui le conduit, cette fois, en Corse. "L’Eglise, explique le Père-Evêque, c’est le moyen que Dieu a choisi pour sauver le monde..."
"La famille, c’est le fer de lance de l’évangélisation"
Il est, pour l’heure, encore prématuré d’évoquer les orientations du Père Evêque après le 14 avril. "Je dois, au préalable, découvrir l’île, l’Eglise de Corse, les prêtres, diacres et, bien sûr, les laïcs. Ensemble, en dans la prière, nous avancerons. Je perçois, toutefois, que les Corses ont une identité chrétienne très forte." En dehors de la spécificité inhérente à l’Eglise de Corse, aux crises récentes auxquelles elle a dû faire face, à la pratique religieuse dans l’île mais aussi la société insulaire dans son ensemble, le Père Olivier de Germay n’a pas manqué d’évoquer la baisse des vocations, et, d’une manière plus générale, la foi chrétienne. "L’époque que l’on vit est passionnante. Certes, la situation est contrastée, nous sommes, en plein cœur d’une mutation, face à une baisse des vocations et de la pratique dans notre société industrielle. Car, en Afrique, par exemple, l’essor est considérable. Les gens n’hésitent pas à faire 20 km à pied pour aller à l’église. Néanmoins, je crois à la fécondité religieuse dans notre société. Pour cela, il faut revenir au Seigneur, lui laisser la première place. Et placer la famille au centre de la foi. La famille, c’est le fer de lance de l’évangélisation. Par ailleurs, le véritable pratiquant n’est pas celui qui se contente d’aller à la messe le dimanche. C’est un acte quotidien." Olivier de Germay sera ordonné évêque le 14 avril prochain à Ajaccio. Il est, depuis 1801, et après Mgr Casanova en 1981, le deuxième évêque dont l’ordination se déroule en Corse...
Ph.P.