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Le Garde prêt à poursuivre le combat

jeudi 23 août 2012, par Journal de la Corse

L’agression de deux journalistes dans l’exercice de leur fonction et de deux membres du GARDE, le 28 juillet dernier, à Ajaccio, alimente, de surcroît en période estivale, le sempiternel débat sur la loi littoral et –souvent- son non respect. Vivement que le Padduc soit en place. Sera-t-il pour autant appliqué ? La question mérite d’être soulevée.

Un mois s’est quasiment écoulé depuis les événements survenus à Ajaccio, le 28 juillet dernier. Un de plus. Un de trop peut-être. Rappelons, pour mémoire, que deux journalistes du groupe Canal Plus, en reportage à Cala di fica, accompagnés de deux membres du GARDE avaient été agressés sur le port d’Ajaccio. La raison ? Ils avaient filmé des barbelés situés sur le chemin du littoral interdisant l’accès à la plage de Cala di fica, par l’ancien chemin des douaniers.

De vaines revendications

Un mois après, Valérie Colonna Cassotti, secrétaire du GARDE, est visiblement toujours sous le choc. Accompagnée de Nicole Chana, vice-présidente de l’association, elle est, néanmoins, déterminée à défendre la loi littoral. « Nous avons déposé plainte, explique t-elle, mais c’est une situation que nous rencontrons tous les jours en Corse. L’avantage, pour nous, c’est que, cette fois, tout a été médiatisé. » « Nous sommes sur le terrain, été comme hiver, avoue, pour sa part, Nicole Chana, c’est un travail de tous les instants, pour demander l’application de la loi. Mais, nous avançons, à chaque fois, en terrain miné, puisque nos militants sont, bien souvent, agressés et parfois molestés. Il est temps que tout cela cesse car on se substitue au rôle de l’Etat. Nous demandons une protection. » Les membres du GARDE participent, souvent, à des réunions en préfecture. S’ils font remonter les informations, leurs revendications semblent, bien souvent, vaines. « Nous avons posé des questions bien précise au préfet, poursuit la vice-présidente du Garde, les réponses ont paru évasives. Comme un aveu d’impuissance. » Pour autant, l’association entend, avec d’autres (U levante, libre accès à la plage, etc…) poursuivre sa démarche. « Le bord de mer est public, reprend Valérie Colonna-Cassotti, on demande simplement que la loi soit appliquée. On est là pour défendre le droit des citoyens. La limite du Domaine Public Maritime (DPM), c’est la plus haute vague en cas de tempête On est loin du compte ! Nous ne sommes pas contre le développement économique, mais nous estimons qu’il doit être maîtrisé. »

Le Padduc comme porte de sortie ?

L’épisode du 28 juillet dernier, en tout cas, risque fort d’être mal perçu sur le continent. « Il ne faut pas se leurrer ! Un journaliste a enquêté sur la loi littoral en Corse et notamment sur la plage de Cala di fica. Il connaissait l’existence des barbelés. » Outre le fait qu’ils ont porté plainte (tout comme le Garde), il y a fort à parier que les deux journalistes concernés vont véhiculer une image de la Corse, conforme à une triste réalité : celle du droit et du non droit. Pour preuve, des barbelés disposés sur le sentier du littoral, « un mètre est réservé aux randonneurs mais il faut une largeur délimitée de trois mètres, assure Vincent Ciccada, président du Garde, des parcelles de plage « privatisées », et un domaine public maritime spolié. Vivement le Padduc. « La loi littoral y sera intégrée ». Sera-t-il, pour autant appliqué ? « Quoi qu’il arrive, on continuera de se battre, conclut Nicole Chana. Voilà qui devrait faire des…vagues.

Ph.P.

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