Les agences de notation ont répondu au plan européen visant à aider la Grèce en abaissant la note de ce pays. Quelques jours plus tard, c’était au tour de Chypre de descendre d’un cran. Cela signifie tout simplement que les centaines de milliards engloutis dans les plans d’austérité n’ont qu’un résultat : engraisser la spéculation. Une lente dégringolade
Le drame de la Grèce est une leçon pour tous les pays du monde. La spéculation est en train de détruire les états nations les uns après les autres en aspirant l’argent des citoyens puis en servant comme bélier contre d’autres états. La Grèce en est arrivée à un point où elle serait bien inspirée de se déclarer en cessation de paiement. Le prix immédiat à payer serait lourd mais y gagnerait sur le moyen et long terme. La dégringolade de Chypre démontre que c’est désormais tout l’arc méditerranéen qui vacille. Or personne ne peut croire que l’Europe pourra soutenir à bout de bras les budgets déficients de ses membres sudistes. Il y a par ailleurs une certaine amoralité à transmettre aux générations futures le poids croissant d’une dette dont elles ne sont absolument pas responsables. C’est la première fois dans l’histoire de l’humanité que des états vont ainsi devenir les esclaves financiers de banques et d’institutions spéculatives dont la seule fonction est de faire de l’argent pour l’argent et non de produire des biens de consommation. Les spéculateurs sont des tiques qui sautent de proie en proie avec la complicité de ces proies.
La complicité des gouvernements
Nicolas Sarkozy vient d’appeler à l’union sacrée afin de respecter la fameuse règle d’or qui voudrait que la France équilibre son budget chaque année afin d’atteindre un plafond déficit public par rapport au PIB fixé par l’Europe à 3% ce qu’aucun pays n’a d’ailleurs respecté. La première question qu’on est droit de se poser est pourquoi 3% et pas 2 ou 5%. L’Europe a décidé ce plafond au nom de ces principes libéraux qui ruinent l’humanité. La deuxième question est de savoir ce qu’on met dans ces 3% ? Les dirigeant socialistes se sont empressés de s’aligner sur cette règle d’or sans en définir les modalités. Car cela peut signifier d’aider plus encore les plus riches ou alors de tenter de mieux équilibrer les dépenses afin d’aider les plus démunis. Aujourd’hui nous assistons en Europe à un massacre des services publics et une régression des conditions de vie atroces. Ce sont les plus faibles et les plus fragiles qui subissent ces agressions anti-sociales. Qu’on arrête donc de nous infliger des règles comptables quand l’homme souffre. C’est ce qu’a signifié Xavier Emmanuelli fondateur du SAMU social, en démissionnant de ses fonctions. Aujourd’hui, la politique sacrifie l’homme à l’argent et cela à gauche comme à droite du nord de l’Europe jusqu’à l’arc méditerranéen.
Les États-Unis à l’affût
Les États-Unis vont évidemment remonter le plafond de leur dette. On voit mal les Républicains, libéraux dans la moelle, provoquer une chute du système économique qu’ils vénèrent comme le Veau d’Or. Cela fera des États-Unis le pays le plus endetté du monde. Il est évident que désormais la quête des Américains est de faire partager leur dette avec les autres pays émergents ou émergés tout simplement en faisant partager les besognes bellicistes ou encore en provoquant la chute des autres pays endettés de manière à éloigner la spéculation de leurs propres frontières. Mais ce faisant ils accentuent la contradiction qui finira par tuer le système : en mettant à terre des pays comme la Grèce, l’Espagne le Portugal, l’Irlande, le système capitaliste entre dans une seringue dont il sortira laminé. La grande crainte des dirigeants mondiaux est l’explosion sociale. C’est pourquoi il serait nécessaire aujourd’hui de coordonner les luttes afin de les rendre plus efficaces. Car ce qui tue la combativité des plus humbles à travers le monde c’est leur dispersion, leur isolement. Voilà des thèmes qu’on aimerait entendre débattus par les gauches européennes qui malheureusement font la queue pour s’aligner sur un système inique qui ressemble plus à une table de casino qu’à un marché productif.
GXC