Filiale de la CADEC, la société Corsabail fait du crédit bail immobilier son cheval de bataille.
Doper l’investissement, s’appuyer sur des initiatives locales, tel est le rôle de Corsabail, une société filiale de la CADEC née, elle aussi, en 1984. La CADEC, qui en avait 33% des parts, est, aujourd’hui actionnaire à 95%, la ville d’Ajaccio et la Chambre de Commerce et d’Industrie de Corse-du-Sud se partageant les 5% restant. Le principe de Corsabail est simple : il s’agit de Crédit bail immobilier destiné aux entreprises insulaires, principalement dans la construction d’établissement. Sorte de « Leasing immobilier », le crédit bail immobilier permet, au sortir d’un prêt d’une durée maximale de 15 ans, d’être propriétaire. Intérêt de l’opération, outre un avantage fiscale énorme, les investissements en crédit bail sont réincorporés au bilan de l’entreprise, ils viennent en déduction du chiffre d’affaires (charges de fonctionnement), les loyers versés devenant, alors, des amortissements. Autre avantage, et non des moindres, pour les entreprises insulaires, la fiscalité puisque la Corse est en zone de revitalisation rurale (ZRR) jusqu’au 31 décembre 2013, une disposition qui devrait être reconduite.
Trois dossiers par an
Corsabail favorise, par ailleurs, le développement économique, dans le sens où il permet un suivi des dossiers sur place, et occasionne, de ce fait, un coût moindre par rapport à une société de crédit bail implantée sur le Continent. Dans ce cas, les niveaux d’investissements étant faibles et les frais de gestion particulièrement lourds, le crédit bail devient très élevé. Le suivi sur place permet aux entreprises d’accéder à des taux acceptables, souligne François Dominici, président de la CADEC. Le crédit bail immobilier s’est refait, avec la renaissance de la CADEC, une santé, aidé en cela par l’Assemblée de Corse qui a souscrit à la démarche initiée par François Dominici et Alex Vinciguerra, les deux responsables. En 1994, Corsabail, au bord de la liquidation, tout comme la CADEC, avait été contrainte de stopper son activité avec 65% d’encours impayés sur la Corse. De 1994 à 2005, le Crédit bail immobilier avait même disparu de l’île. Aujourd’hui, et malgré la crise et des banques encore frileuses, l’horizon semble s’être éclairci pour Corsabail. La société, dont la CADEC met à disposition 70 millions d’euros, gère trois à quatre dossiers par an et des opérations de 400.000 à 800.000 euros. Les prêts sont effectués aux taux du marché et n’excèdent pas une durée de 15 ans. Encore méconnu dans l’île, le crédit bail immobilier, outil important au service des entreprises corses, pourrait constituer l’avenir de l’économie insulaire.
J.A.