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Le CNFPT en lutte contre ce handicap

jeudi 16 juin 2011, par Journal de la Corse

Illetrisme

Savoir lire, écrire et compter sont des compétences basiques qui échappent hélas à une partie de la population. En France, on estime à 9% la proportion de personnes âgées entre 18 et 65 ans qui ont suivi une scolarité sont en situation d’illettrisme. Dans la fonction publique territoriale, 14% des agents seraient concernés par ce handicap. C’est pourquoi le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) en collaboration étroite avec l’Ancli agit depuis 2004 pour lutter contre l’illettrisme.

Ce handicap est souvent assimilé à un constat d’échec et ceux qui en souffrent cultivent une honte pudique. Créée en 2000, l’Association nationale de lutte contre l’illettrisme (Ancli) s’est fixé une triple mission : mesurer, organiser et outiller. Tout d’abord, il s’agit de promouvoir des actions concourant à mesurer, prévenir et agir contre l’illettrisme tant au niveau national que territorial et local. Pour mieux favoriser l’accès à la lecture, à l’écriture et aux compétences de base, l’Ancli œuvre en faveur de la fédération et de l’optimisation des moyens mobilisés aux différents niveaux de la société (Etat, collectivités territoriales, entreprise, société civile,…). Enfin, l’association propose un accompagnement des acteurs dans la mise en place d’actions de prévention et de lutte en leur proposant une professionnalisation et un développement des compétences. L’objectif étant d’apporter aux personnes en situation d’illettrisme qualité et efficacité des services mis à leur disposition.

Renforcer les savoirs fondamentaux

C’est dans ce cadre que la directrice de l’Ancli, Marie-Thérèse Geffroy, a été accueillie au CNFPT à Ajaccio fin mai en présence du délégué régional, Simon Renucci, et du recteur de l’académie de la Corse, Michel Barat. Depuis 2004, un accord-cadre lie le CNFPT et l’Ancli en vue de renforcer l’acquisition des compétences de base des agents et d’accompagner la mise en œuvre des actions de sensibilisation du personnel. Une étude a fait apparaître qu’environ 14% des agents de la fonction publique territoriale, appartenant majoritairement à la catégorie C, étaient en grande difficulté dans la maîtrise des savoirs de bases. Ces lacunes dans la maîtrise des savoirs fondamentaux représentent un frein à la promotion sociale, à l’accès aux droits et à la formation, à l’information et à la culture. Mais surtout cette situation peut générer des moments de grande détresse vécus difficilement par les personnes concernées par l’illettrisme. En libérant la parole et en proposant des outils adaptés pour lutter contre ce handicap, c’est un mieux être au quotidien, aussi bien dans les démarches de la vie courante que de l’activité professionnelle qui est proposé aux agents territoriaux.

Intervenir dans toutes les collectivités

Lors de cette rencontre, le directeur régional du CNFPT, Norbert Pancrazi, a exposé les différentes actions mises en œuvres en partenariat avec la Falep et le Gip Corse Compétences. Cette présentation a été alimentée par l’expérience des cadres et des intervenants de la délégation qui se sont investis dans les missions auprès du public en difficulté. Dans le périmètre de la Communauté d’agglomération du pays ajaccien, des actions de sensibilisation et de formation ont été organisées pour tout le personnel des bibliothèques, agents d’accueil comme cadres et chefs d’équipe. Des outils d’évaluation ont été conçus afin d’identifier précisément le niveau de maîtrise des compétences jugées essentielles de 90 agents environ. Quelque 120 personnes ont bénéficié d’ateliers de formation leur permettant d’accéder à des concours et examens professionnels. Enfin, des tests ont donné lieu à un repérage des personnes en situation d’illettrisme. Ce recensement va se poursuivre notamment dans le cadre du projet régional de développement 2011-2015 du CNFPT qui souhaite intervenir de manière plus systématique dans toutes les collectivités insulaires, notamment en développant l’offre de formation dans la plupart des microrégions de l’île.

M.K

Des mots pour chaque situation

Une personne qui a suivi une scolarité en France et qui n’a pas acquis une maîtrise suffisante de la lecture, de l’écriture et du calcul, ces compétences de base qui permettent d’être autonome dans la vie quotidienne est considérée comme illettrée. Des formations mises en place dans le cadre de la lutte contre l’illettrisme sont destinées à l’aider à réapprendre les fondamentaux. Une personne qui n’a jamais été scolarisée est analphabète. Seul un premier apprentissage lui permettra d’accéder aux compétences de base. Enfin, une personne qui arrive en sans en connaître la langue est considérée comme un Français langue étrangère. Il s’agit alors de lui enseigner les rudiments de la langue française afin d’acquérir une autonomie dans les démarches de la vie courante.

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