Créée en 2008 à l’initiative de Cédric Mene, cette jeune entreprise insulaire propose des maisons à ossature bois (MOB), charpentes, terrasses ainsi que tout type de structures bois. Rencontre...
Cédric Mene est arrivé en Corse, où réside déjà son frère depuis 15 ans, en 2004. Ce jeune homme, spécialisé dans les structures bois, a suivi un apprentissage de deux ans dans les Hautes-Pyrénées, poursuivi avec sept ans de pratique et trois ans de création. "Je suis venu en Corse, explique t-il, parce que j’ai envie de changement par rapports à mes expériences professionnelles passées. Le concept d’une ossature bois est relativement récent dans l’île (une quinzaine d’année), mais de par la beauté de ses sites, son aspect naturel et ses caractéristiques environnementales, c’est l’endroit idéal pour développer ces structures. C’était un pari audacieux mais il fallait l’oser." L’idée n’est, il est vrai, pas trop développée dans l’île et reste en concurrence avec les maisons de type traditionnelles, en pierre ou brique, ainsi que les différents chalets en bois.
Développement durable et économie
"Les maisons en bois commencent à rentrer dans les mœurs, reprend Cédric Mene, la concurrence n’est pas évidente mais le potentiel est bien là. Nous travaillons avec un fournisseur basé sur Bastia." La maison à ossature bois se construit sur des fondations et un vide sanitaire, entièrement en bois : dalle, murs, charpente, couverture, menuiseries, isolation (laine de bois, laine de roche). "Avec la ventilation double flux, (ndlr : l’air est renouvelé et chauffé par l’air extrait), il n’y a aucune déperdition d’air." Quant au bois utilisé, essentiellement l’épicéa, il provient, principalement des pays nordiques. Pourquoi construire en bois ? "C’est le seul matériau de construction renouvelable, assure Cédric Mene, une maison à ossature bois offre, généralement, plus de confort qu’une maison traditionnelle. Elle est moins énergivore et résiste beaucoup plus au temps. Contrairement à ce que l’on peut penser, le bois a une combustion lente et résiste au feu. Enfin, d’un point de vue économique, même si, à prestation égale, le coût sera le même avec une maison de type traditionnelle, elle permettra un gain sur le terrain (possibilité de construire en pente), les fondations (coût moins élevé), l’entretien (bardage facile à remplacer) ou l’isolation (aux performances énergétiques très élevées)."
Vers une filière bois ?
Pour le responsable de MM Charpentes, il est clair que la Corse dispose d’atouts non négligeables pour développer cette filière. "Une filière bois "legnuli" existe à Ponte Leccia. Il est encore un peu tôt pour développer ce concept à partir du bois que nous avons en Corse, il faudrait, pour cela, fédérer tous les acteurs autour de cette filière mais les atouts ne manquent pas. On pourrait, par exemple, utiliser le Laricciu qui est très résistant et qui a un très bel aspect. Et si tout était fait ici, de l’abattage à la construction, il est certain que le coût serait bien moins élevé"
Pour l’heure, la société insulaire (qui emploie un salarié) réalise trois constructions par an. "Elles sont, pour l’essentiel, destinées aux couples avec un enfant, c’est la clientèle de base." Il faudra encore sortir des clichés avant de voir cette filière se développer et véritablement gagner le marché des constructions immobilières. Mais avec la politique environnementale mise en place au niveau régional, national et international, il est possible, à terme, que ce pari, aujourd’hui audacieux, soit gagné.
Ph.P.
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