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La plus grande piscine à vocation olympique du monde !

jeudi 9 août 2012, par Journal de la Corse

Un anneau de neuf cents soixante dix mètres, quatre vingt de long sur vingt de large, une piscine centrale de deux cents mètres sur vingt-cinq, cinquante mille places assises, tel est le projet grandiose proposé par l’architecte Rurik Bounatan-Benatov. Un projet qui va, sans doute, révolutionner la natation, créer de nouvelles compétitions et surtout permettre d’établir de nouveaux records…

Comment résoudre le problème du retournement dans les bassins de 50 mètres ? C’est l’idée sur laquelle a planché Rurik Bounatan-Benatov, architecte –et pas n’importe lequel ! (voir par ailleurs)- Passionné de natation, celui-ci travaille, depuis des années, sur un projet de piscine olympique en anneau, d’une distance de 970, 80 mètres, soit le nombre d’or. « Parce que, précise l’intéressé, la surface paraît toujours plus grande et surtout parce que ce nombre a été initié, il y a des siècles, par les premiers architectes. »

Repousser les limites

Faut-il, par ailleurs, y voir également un clin d’œil à la couleur de la plus prestigieuse des médailles olympiques ? L’avenir nous le dira. En tout cas, notre architecte passionné est arrivé au bout de son travail après des années de recherches sur les techniques de nage en compétition. Il est vrai, aujourd’hui, que la plupart des compétiteurs souffrent d’entorses à la suite des retournements et craignent tout particulièrement « l’avant retournement » qui freine la dynamique de poussée des jambes, et ce quelles que soient les distances (100m, 200m, 400m, 800m et même le 1500 m, etc). L’idée initiée par l’architecte est simple : un anneau de près de mille mètres qui supprime les retournements (et atténue les risques de blessure). Avantage –et de taille- de cette nouveauté : un seul trajet avec, selon la distance, une délimitation. Ce qui pourrait générer toutes les forces tactiques de la natation et permettre, rapidement, de gagner des centièmes de seconde et donc d’établir de nouveaux records. La discipline, on le sait, est en constante progression (les records tombent), grâce aux nouvelles techniques mises en place par les athlètes (notamment le « chassé des pieds » créé par Laure Manaudou à son apogée). Outre ces avantages pour les athlètes, l’autre aspect important de cette nouvelle configuration est la création de nouvelles formules, de nouvelles compétitions (le 300m par exemple, le relai ou la course croisée à l’image des cyclistes) et, bien sûr, de nouvelles techniques de nage afin de repousser, toujours plus loin, les limites de l’impossible.

Un important gage de sécurité

Mais la nouveauté du concept ne s’arrête pas là au simple aspect sportif pour l’initiateur du projet. Ce dernier prévoit, en effet, un stade de 50000 places couvert par des voiles translucides télescopiques étanches aux intempéries permettant une climatisation été-hiver. Et une mise en œuvre morphologique adaptée du terrain à créer (le stade est inscrit dans un remblai formant gradins et les gradins supérieurs se trouvant au niveau du sol aménagé par les remblais paysagés). Avantage de la technique, outre une importante caractéristique écologique, la possibilité d’évacuer les spectateurs en sept minutes, ce qui confère, à la structure, un important gage de sécurité. Des salles de sport, de repos, une gigantesque salle de presse, un espace VIP, des salles de conférence, de comités, des restaurants, un auditorium, etc…constituent les nombreux autres atouts dont bénéficierait ce type de structure. Autre point fort : un parking situé à 1 kilomètre du stade et un mono-rail permettant l’acheminement des spectateurs. Enfin, la visioconférence et les caméras vidéos (sur rail) favorisent des décisions en temps réel et un suivi des nageurs lors des compétitions avec, entre autres, des prises de vue sous l’eau afin d’étudier les techniques de nage. Quant au coût (185 M d’Euros), il représente un peu plus de la moitié de la rénovation du stade Vélodrome de Marseille pour l’Euro 2016 (260M d’Euros). Pas de quoi s’affoler ! Avec un tel instrument, il est certain que les nageurs risquent fort de « marcher sur l’eau ». De quoi ravir les différents champions de la discipline…

Philippe Peraut

Entretien avec Rurik Bounatan-Benatov, architecte initiateur du projet

Comment, cette idée, est-elle née ?

C’est le fruit de plusieurs années de recherches qui ont émergé lors des championnats d’Europe de Budapest, il y a deux ans. Un nageur a manqué son retournement, il s’est même blessé à un orteil lors de cette phase. Elle stresse énormément les compétiteurs depuis très longtemps. Ils doivent calculer leur nombre de mouvements des bras de manière à ne pas rater cette phase cruciale de la discipline. J’ai eu, donc, l’idée, de créer le projet d’une piscine de 970,8 m sous forme d’anneau. Elle permettrait, à l’image des coureurs à pied, de disputer toutes les longueurs d’un trait et même de créer d’autres distances.

Quel est l’objectif ?

Il est très simple : construire une première piscine avec un bassin d’entraînement pour les nageurs de haut niveau. Il serait destiné à la compétition, le but consistant, à terme, de faire tomber tous les records et de créer de nouvelles compétitions.

Comment votre idée, a-t-elle été accueillie dans le monde sportif ?

Elle reste encore très peu médiatisée mais les responsables de la discipline sont au courant. L’écho semble, pour l’heure, très favorable, surtout de la part des compétiteurs, eux-mêmes. Avec ce type de concept, ils n’ont quasiment aucun risque de blessure.

À quand la première piscine ?

Pour tout vous dire, j’avais pensé, logiquement, que la France serait le premier pays à disposer d’une telle installation. J’ai même, vu mes relations avec votre île, songé à la Corse mais il fallait une superficie de 15 hectares…Pour l’instant, le projet fait son chemin. L’idée, c’est d’avoir une vingtaine de piscines réparties sur toute la planète en songeant à s’inspirer des circuits qui abritent les compétitions de F1 ou les grands rallyes. Cette piscine sera, en effet, essentiellement destinée aux compétiteurs de haut niveau. Nous attendons l’homologation du CIO. La première devrait être inaugurée, si tout va bien, pour les prochains JO.

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