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La mobilisation contre les méthodes de la JIRS grandit en Corse

jeudi 1er mars 2012, par Journal de la Corse

Le maire de Vero, Christian Leca est entré en grève de la faim par solidarité envers Guy et Alain Orsoni. Lorsque cet article paraîtra un autre habitant de ce village les aura rejoints. De son côté, la Ligue des droits de l’homme a entamé une bataille sur les principes en dénonçant les méthodes employées par la JIRS pour parvenir à ses fins.

Une campagne sourde et perfide menée par la JIRS

Dire que le secret de l’instruction est un secret de polichinelle est désormais un truisme. C’est tout simplement un tonneau percé que chaque magistrat, chaque enquêteur et chaque avocat viole chaque jour. Il n’est pas un journaliste qui ne possède dans sa musette qui une partie du dossier relatif au Cercle Wagram qui des bonnes feuilles relatant les écoutes de la SMS etc. Désormais, les procès se jouent d’abord dans l’opinion publique ensuite dans les prétoires. Des conversations privées sont étalées au grand jour par des journalistes qui par ailleurs hurlent haut et fort lorsque leurs téléphones sont espionnés. La justice et la presse ressemble aujourd’hui à une vaste supérette où chacun se fournit à l’envi. Désormais, plus un citoyen n’est à l’abri de ces indiscrétions qui font peser sur l’impartialité de la justice et de la presse un doute en suspicion des plus importants. Or force est de constater que la JIRS ou plutôt les JIRS usent désormais de "leurs" journalistes comme des armes d’une guerre larvée sans principes. Elles sont devenues des machines à broyer le secret de l’instruction mais aussi la présomption d’innocence avec malheureusement la complicité de journalistes en mal de reconnaissance et peu scrupuleux quant au croisement des sources.

Une campagne sur les principes et non sur la culpabilité ou non l’innocence

Les Corses, dans leur écrasante majorité, exècre la voyoucratie, cette caricature du système libéral ambiant. Lorsqu’un voyou est condamné comme cela a été récemment le cas pour Jacques Mariani, ils s’en réjouissent car il est toujours bon que les prédateurs soient mis hors d’état de nuire. Quel citoyen par ailleurs ne satisferait de la résolution de la vague d’assassinats qui a ensanglanté le pavé ajaccien depuis des années ? Il faut le dire et le redire : la lutte contre le grand banditisme est une nécessité et un devoir. Les magistrats et les policiers qui accomplissent ce travail de manière impartiale doivent être secondés par les citoyens si ceux-ci sont cohérents. Dénoncer des crimes n’est pas se conduire comme une balance mais comme un être responsable et courageux. Porter plainte contre un racketteur est un acte de salut public. Plus nombreuses seront les crapules emprisonnées, mieux nous nous porterons. Pourtant, ce combat pour être éducatif et constructif doit se faire selon des normes précises et compréhensibles, celles définies par l’état de droit. Trop souvent la police et la justice ont donné le sentiment de "laisser faire" les bandes entre elles pour ensuite pouvoir ramasser les cadavres et les survivants. Trop souvent, elles ont utilisé la détention provisoire pour faire craquer des personnes susceptibles de leur ouvrir des portes. Elles ont agi à coups d’intuition oubliant qu’un coupable est celui contre lequel on peut produire des preuves. Lorsque le secrétaire général de la police d’Alger, Paul Teitgen, dénonça les tortures pratiquées par les paras de Massu sur des supposés terroristes ou sympathisants, il n’approuvait pas les plasticages aveugles et atroces commis par le FLN. Mais il affirmait comme le fit le général de la Bollardière qu’on ne combat pas le crime par l’injustice. Or la JIRS comme l’antiterrorisme tendent à démontrer que pour elle la fin justifie en grande partie les moyens.

Le cas de Guy Orsoni

Guy Orsoni ne se nourrit plus depuis plusieurs semaines. Son cas est emblématique de l’attitude de la JIRS car son dossier est vide et qu’on lui fait payer sa filiation avec Alain Orsoni. Pour ce faire, on feint de croire à un vaste mensonge monté à la fois par des voyous et des policiers, mensonge dans lequel des magistrats se sont enferrés vraisemblablement en toute bonne foi. Le nombre de grévistes de la faim augmente. Dans deux semaines, nous atteindrons la période dangereuse. Il s’agira alors vraisemblablement de trouver une voie de sortie pour les deux parties en présence. Cela n’arrêtera pas le combat plus général contre les juridictions d’exception, combat hautement politique et essentiellement diligenté par la Ligue des Droits de l’Homme en Corse. La libération de Guy Orsoni représente un objectif à court terme. Il faut espérer qu’il sera gagné sans perte humaine. La lutte contre la justice d’exception, devra passer par une réelle prise de conscience citoyenne et des décisions adoptées par les hautes instances de l’état. C’est dire que tout cela ne fait que commencer. En attendant la mobilisation en solidarité avec les grévistes de la faim doit s’élargir et démontrer qu’elle existe au nom de principes et non en faveur d’un prisonnier ou d’un autre.

GXC

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