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La France en débris

jeudi 13 octobre 2011, par Journal de la Corse

Et dire qu’après l’assassinat du préfet Erignac le rapport Glavany avait osé parler de la porosité corse en matière de police. Que dire aujourd’hui où les affaires de ripoux se succèdent en guirlandes et des scandales qui frappent le plus haut sommet de l’état ?

Une porosité contagieuse

Il ne faut pas attendre des politiques nationaux beaucoup d’inventivité en matière d’enquêtes. Mais le rapport Glavany dépassa, après l’assassinat du préfet Erignac les sommets de plagiat et de bêtises. Plagiat car ce valeureux hiérarque socialiste n’hésita pas à repomper des rapports déjà écrits depuis le 19e siècle jusqu’à aujourd’hui. On y trouvait un fatras de lieux communs tous plus insultants les uns que les autres. Mais il en était un qui aujourd’hui ne manque pas d’un sel amer. La police corse aurait été, à en croire, ce rond-de-cuir de luxe, nettement plus poreuse que celle d’autres régions de France. Il fallait entendre par là que les nationalistes et le grand banditisme étaient systématiquement informés des faits et gestes d’on ne sait trop qui. Toujours est-il que les enquêtes ne capotaient pas parce qu’il existait une guerre des polices pas plus qu’à cause de leur gestion calamiteuse. Non la cause de ce gigantesque gâchis était la porosité. Ce concept a alors été repris de conserve par tous les perroquets officiels. La Corse était poreuse. Depuis quelques années, il faut croire que la porosité s’est transportée d’une rive vers l’autre car on ne compte plus les affaires de pourriture au sein de la magistrature et de la police : réseaux douteux à Nice théoriquement nettoyés par le procureur Montgolfier, responsables policiers qui à Toulon et à Marseille informaient directement le grand banditisme. Et maintenant voilà que la haute direction de la police lyonnaise et grenobloise est soupçonnée des mêmes méfaits. Ce n’est plus de la porosité. La France est un vaisseau qui part en morceaux.

L’exemple vient de haut

L’affaire Karachi, qui prend la relève de l’affaire Clearstream, démontre un état de putréfaction avancée de la majorité actuelle. Le journaliste Pierre Péan dévoile dans son dernier ouvrage « La République des mallettes » (Ed. Fayard) la présence aux côtés de Nicolas Sarkozy d’intermédiaire dont l’un provient du grand banditisme. On croit rêver. Ainsi ce président qui promettait une république irréprochable, un mieux être économique se comporte tout simplement comme un blouson doré. Il laisse la France dans un état économique épouvantable qui pèse aujourd’hui sur les plus démunis et sur les collectivités territoriales. Ne nous faisons pas d’illusions. Les mois et les années à venir seront difficiles. Il va falloir se battre pour ne pas être littéralement plumés par les banques et le grand capital financier. Aujourd’hui le choix est binaire : plonger dans la pauvreté en geignant ou mener le combat avec un seul mot d’ordre « ne rien lâcher ». La victoire n’est pas assurée. Mais au moins aurons-nous perdu la bataille la tête haute.

GXC

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