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La feuille de route de Patrick Strzoda

mardi 12 avril 2011, par Journal de la Corse

Prefet strzoda

En quelques heures, Patrick Strzoda est passé des Hauts-de-Seine avec ses quartiers bourgeois et ces centres d’affaires à la Corse avec son littoral et ses montagnes aux cimes encore enneigées. Il le dit lui-même, il a effectué « un voyage dans l’espace et le temps ». Il succède à Stéphane Bouillon et é présenté sa feuille de route à la presse moins de 48 heures après avoir posé le pied sur le sol insulaire.

Patrick Strzoda s’est présenté à la presse dans les salons de la préfecture après une journée Marathon qui a commencé par un dépôt de gerbe sous la plaque commémorative apposée en hommage au préfet Claude Erignac au sein même du Palais Lantivy. Son objectif : accompagner les élus et les acteurs socioprofessionnels dans la construction d’un schéma d’avenir pour l’île. Ses moyens : une feuille de route qui s’articule autour du triptyque que sont le développement économique et l‘emploi, le développement durable et la préservation de l’environnement, la lutte contre les violences et l’insécurité. Ses atouts : son expérience professionnelle riche d’un parcours entre la préfectorale, les collectivités locales et les entreprises publiques, ainsi que son amitié avec son prédécesseur, Stéphane Bouillon. Mais pas question pour ce tout nouveau préfet d’imposer un schéma préétabli. Il l’a dit et répété son action reposera sur l’accompagnement des élus corses et des acteurs du développement économique dans l’élaboration de perspectives d’avenir. Deux axes majeurs guideront ce premier volet : les programmes de développement et l’emploi des jeunes.

Développement économique et emploi

Concernant les divers programmes de développement engagés en faveur de la Corse, dans le cadre du Plan exceptionnel d’investissement, du Programme de développement rural ou du CPER, le préfet n’a pas caché son inquiétude quant à leur état d’avancement. « Certains sont menacés de dégagement d’office, d’autres accusent un certain retard alors qu’ils sont indispensables car ils renforcent le secteur économique et la compétitivité de la Corse », a-t-il précisé. Les crédits publics actuellement engagés s’élèvent à 190 M€ par an dont 41 M€ sont issus de l’Union Européenne. Il faut se battre pour le maintien des budgets », a insisté le préfet soulignant que bon nombre de crédits ont été accordés pour répondre « à bon nombre de problèmes que nous avons à gérer ici » et que l’argent public est devenu « rare et cher ». A propos de l’emploi, Patrick Strzoda considère qu’en Corse « la situation n’est pas plus mauvaise que dans une autre région » avec un taux se situant entre 8 et 9% contre une moyenne nationale à 9.2%. Mais les jeunes sont particulièrement touchés par le chômage (32% sur l’île contre 25% sur le continent). 27% des jeunes âgés entre 15 et 24 ans quittent l’école sans diplôme et occupent des emplois peu qualifiés et souvent saisonniers. « Nous allons mobiliser davantage les mesures en faveur de l’alternance ainsi que les formations professionnalisantes et les contrats aidés », en complément des politiques menées par les collectivités locales, a assuré le nouveau préfet.

Protection de l’environnement et lutte contre la violence

« Ici, on trouve 50% du paradis et pour les autres 50%, je ne suis pas pressé », a annoncé le haut fonctionnaire dans un large sourire. Cet amateur de ski qui a occupé le poste de secrétaire général du comité d’organisation des Jeux Olympiques d’Albertville de 1989 à 1992, semble avoir été enchanté par les montagnes encore enneigées tutoyant les plages de sable fin et d’eau turquoise. Donc, il lui semble impératif de trouver le bon équilibre entre les impératifs du développement économique et la protection de l’environnement. Et le Padduc dont la seconde mouture doit être élaborée avant 2014 offre « une chance historique » d’y parvenir. Il a volontiers admis que le logement représentait un enjeu crucial et s’est félicité de l’organisation des Assises sur ce thème qui ont dégagé quelques pistes. « Il faut maîtriser le foncier et faire en sorte qu’il reste accessible aux Corses », a insisté le préfet. Pour qualifier la violence, il a employé la même comparaison que son prédécesseur : « un cancer ». Affirmant que la violence n’est « ni compréhensible, ni acceptable, ni légitime », il a toutefois tenu a précisé qu’il considérait que « la situation n’est pas pire que dans une autre région », soulignant toutefois qu’ici il y avait « plus de menaces ». « L’utilité de l’Etat, c’est d’abord de permettre aux gens de vivre tranquillement, a-t-il ajouté. L’obligation de l’Etat, c’est donc d’assurer la sécurité pour tous et partout en luttant avec acharnement contre toutes les formes de violence et de délinquance ». Une feuille de route limpide mais dense. Avec la promesse de s’exprimer régulièrement dans la presse pour une meilleure pédagogie envers la population.

M.K

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