Un jeune Corse est actuellement en grève de la faim dans une prison continentale. Lorsque cet article paraîtra il aura cessé de s’alimenter depuis presque deux mois. Autant dire que Lisandru Plasenzotti est actuellement en danger de mort. Or, côté justice, personne ne bouge. Triste symbole pour le passage d’une année à l’autre.
Lisandru Plasenzotti en danger de mort
Il est tragique que désormais la grève de la faim, c’est-à-dire la violence exercée contre soi-même soit devenue une arme pour parvenir à se faire entendre par la justice. Lisandru Plasenzotti est en danger de mort alors même que le juge qui peut décider d’humaniser ses conditions de détention est parti en vacances. On croit rêver. Lisandru Plasenzotti n’a tout simplement pas le droit de recevoir les visites familiales à l’aube de la nouvelle année. Lors d’une conférence de presse la Ligue des droits de l’Homme a dénoncé une fois encore le caractère arbitraire des juridictions spécialisées. « La Jirs a un problème avec la Corse, a dénoncé André Paccou Personne ne dit qu’il ne faut pas que la justice fasse son travail. Pour ma part, je suis extrêmement inquiet, c’est une des grèves de la faim les plus longues que j’ai jamais connue. ». Il est donc urgent que la justice retrouve ses esprits. D’autant que d’autres cas vont se poser à elle à commencer par celui de Guy Orsoni lui aussi maintenu en détention alors mêmes que toutes les accusations portées contre lui s’effondrent. Il est temps grand temps que les élus fassent entendre leur voix non pour affirmer qu’un tel est innocent mais pour exiger des règles de justice qui ne soient pas soumises à la seule volonté d’un magistrat dont les décisions perçues de l’extérieur apparaissent comme vindicatoires et iniques.
2012 : l’année de tous les dangers
2012 s’annonce pour notre île comme une année à hauts risques. Quitte à se répéter il faut dire et redire que la crise économique ne fait que commencer et que les conséquences financières et économiques risquent d’être extrêmement douloureuses pour les régions les plus pauvres. Et la Corse est aujourd’hui la région la plus pauvre de France. Les élus doivent apprendre à communiquer avec les citoyens c’est-à-dire avec celles et ceux au nom desquels ils s’expriment faute de quoi le désamour constaté aujourd’hui entre ces élus et leurs électeurs risque fort de devenir un gouffre insondable. Or, j’affirme ici que cette communication est réduite à peu. On nous affirme sur un ton lénifiant qu’il existe un capitaine à la barre et que tout va pour le mieux alors même que nous constatons quotidiennement que le climat est de plus en plus délétère. On ne peut exiger des élus l’impossible mais on est en droit de demander un maximum de transparence ce qui n’est pas le cas. Nous ne savons toujours pas la vérité sur la situation des transports, de l’énergie, de l’emploi. Toutes choses qui nous concernent au premier chef.
Prendre en main son destin
Que souhaiter au peuple corse de mieux que la responsabilisation qui, pour l’heure lui fait défaut. Il faut exiger des élus nationaux et régionaux des comptes mais aussi accepter que nous, les citoyens de base, nous mouillions un peu notre chemise sans toujours tout attendre d’en haut. La vie de la cité n’est pas une scène de théâtre sur laquelle s’ébattent quelques dizaines d’acteurs que nous pourrions au gré de nos humeurs siffler ou applaudir. Ils sont notre représentation. Ils sont ce que nous sommes pour le meilleur et pour le pire. Que pouvons-nous faire concrètement ? Faire un effort au niveau individuel pour agir différemment, freiner notre consumérisme effréné, consommer localement, demander des comptes aux grandes surfaces… bref nous comporter en adultes. Aujourd’hui les Indignés d’Air France se battent pour leur avenir. Ces jeunes gens montrent une voie que nous devrions tous suivre. Si tous ensemble nous nous dressons contre le mur de l’argent alors nous aurons une chance de nous faire entendre. Individualiser nous n’aurons bientôt plus que nos yeux pour pleurer. Alors, si 2011 a été l’année de l’indignation faisons en sorte que 2012 soit celle d’une révolte collective.
GXC