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La campagne pour la libération de Guy Orsoni et de ses camarades

jeudi 29 septembre 2011, par Journal de la Corse

La campagne pour les 3 d’Ajaccio va démarrer par une conférence de presse donnée le mercredi 26 septembre à Ajaccio. À la tribune trois membres du comité vérité-justice pour les 3 d’Ajaccio : Leo Battesti, président de la ligue corse d’échec, Dumè Bianchi, maire de Villanova et enseignant à la retraite, et enfin votre serviteur, Gabriel Xavier Culioli. Cette conférence donnera le la d’une campagne de dénonciation des méthodes de la JIRS avec la parution d’une brochure d’une petite vingtaine de pages intitulée « Les 3 d’Ajaccio : pour la JIRS : présumés coupables » et un meeting public le 6 octobre à 18 heures salle des Congrès de la CCI à Ajaccio.

Au nom de la présomption d’innocence

Au moment où cet article était achevé, Jérémy Capitta l’un des trois d’Ajaccio a été libéré par la chambre de mise en accusation d’Aix contre l’avis des magistrats de la JIRS, démontrant une fois de plus l’inexistence de preuves quant à la culpabilité des jeunes gens impliqués dans quatre assassinats. Cette libération ne fait que renforcer la conviction de ceux qui ont décidé de se battre contre « les méthodes totalitaires » de la JIRS. La campagne qui s’ouvre pour les trois d’Ajaccio mis en examen dans différentes affaires (Castola, Brahimi, double meurtre de Baleone) risque fort d’être une campagne difficile. Les membres du comité vérité-justice n’entendent pas se substituer à la Justice mais simplement exiger de la JIRS, c’est-à-dire une justice d’exception, qu’elle revienne aux fondamentaux juridiques de l’état de droit : respect de la présomption d’innocence, instruction à charge et à décharge, respect du secret de l’instruction et enfin refus d’utiliser la détention préventive comme moyen de pression. Les membres du comité insistent sur plusieurs aspects de leur démarche : la lutte contre la criminalité est une nécessité pour n’importe quelle société et donc pour la société corse. Aucun d’entre eux ne se prononce sur l’innocence ou la culpabilité des prévenus mais tous exigent simplement que la justice fasse un travail sans préjugés. Enfin, si la justice est incapable d’apporter la preuve d’une quelconque culpabilité, elle doit libérer sans délai les deux derniers prisonniers parce que telle est la loi.

Une campagne respectueuse de la légalité mais sans concession

Le comité va demander à la Ligue des droits de l’homme de le rejoindre dans ce combat pour des principes essentiels à la démocratie parce que la Ligue des droits de l’homme est au niveau local, national et international un acteur essentiel du maintien des libertés essentielles. Car il s’agit bien de cela : jusque-là la JIRS a agi en écoutant des rumeurs, en utilisant des témoins sous X sans vérifier les données ainsi recueillies. Elle s’est forgée une conviction avant même que l’instruction soit achevée. Cette attitude nous rappelle que la Corse est depuis des siècles un laboratoire répressif : les Génois puis les Français ont ainsi expérimenté diverses manières de traquer les individus, d’infiltrer des groupes, de briser des unions vraisemblablement aussi parce que le morcellement de notre société se prêtait à ce type d’opérations. La JIRS n’est jamais que le pendant civil de l’antiterrorisme. Et si elle a été formée c’est parce que la délinquance a littéralement explosé sous l’impact de la crise économique et sociale. La campagne sera donc une campagne de fond destinée à démontrer que le sort réservé aux 3 d’Ajaccio n’est pas celui d’individus particuliers saisis par des circonstances exceptionnelles. C’est la rencontre d’hommes fragilisés par des rumeurs et donc une réputation avec un système qui est dans l’obligation de fournir du résultat quelles que soient les méthodes utilisées. Ce sera une campagne sans concession idéologique car l’adversaire est lui-même un outil de combat pour un régime particulier qui mise sa reconduite aux affaires par le truchement d’une campagne aux relents d’extrême-droite visant à concurrencer le Front national sur son terrain de prédilection. Ce sera cependant une campagne respectueuse de la légalité car elle a pour mission d’ultime de démontrer aux citoyens coincés entre la peur du voyou et celle de la justice d’exception qu’il est possible de prendre son destin en main en exigeant des magistrats une attitude juste et respectueuse de règles dont ils sont les serviteurs.

Prendre à témoin la classe politique

La brochure va être envoyée à tous les élus de Corse et de Navarre pour que tous prennent connaissance du sort réservé à Guy Orsoni et à l’autre détenu. Les candidats à l’élection présidentielle vont être interpellés par voie épistolaire. Une première réunion publique va se tenir le jeudi 6 octobre à la salle des Congrès de la CCI à Ajaccio. Il est également prévu une conférence de presse à Paris où seront invités les représentants des grands partis français. Enfin des actions légales sont prévues en Corse et sur le continent afin de donner le maximum d’écho à cette campagne qui ne s’achèvera que par la libération des 3 d’Ajaccio, otages d’une justice d’exception qui n’ose dire son nom.

GXC

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