Accueil du site > Societe > L’union fait le prix moins cher
 

L’union fait le prix moins cher

jeudi 2 février 2012, par Journal de la Corse

Alors que la saison des soldes bat son plein, que les politiques et analystes s’accordent à dire que sans relance de la consommation point de salut, cette pratique consumériste connaît également des modifications qui ne sont pas sans conséquences. La recherche de la bonne affaire est une quête du Graal que d’aucuns pratiquent de manière quasi professionnelle. Les petits prix ne squattent pas uniquement dans les bas de rayons des supermarchés. Il existe de nouvelles manières de consommer, qui font des adeptes et dont le modèle économique cherche sa place, pour regonfler le pouvoir d’achat. Argent, toujours trop cher ?

Credo : acheter moins cher

Il n’y a pas que Leclerc qui s’attaque à la vie chère. Les consommateurs essaient également de ne pas acheter au prix fort. Et en la matière, Internet est souvent leur meilleur allié. Alors que les majors et autres producteurs tentent de lutter contre le téléchargement à grands renforts légaux et autres attirails protectionnistes, le commerce de proximité cherche aussi à lutter contre le virtuel, quitte à s’allier avec lui. Cela passe par des opérations VIP, des actions de promotions, de coups de balais, des ventes directes ou des achats groupés. Les ventes privées ont aussi le vent en poupe, et sont très prisées par les aficionados de la mode qui avec ce système n’ont pas à lutter cintre au poing pour arracher le dernier petit haut à la mode à prix cassés. Les commerçants ne sont pas les seuls à se regrouper pour faire face à la crise. Les consommateurs ont intégré que l’union fait la force, y compris pour acheter.

Achat groupé

Les achats collectifs sur le net ont débarqué en France et sont en passe de devenir le nouveau phénomène de la vente en ligne. Leur principe est simple : plus on est nombreux, plus on fait baisser les prix ! Les réductions vont de 50 à 90%. Il s’agit de vitrine virtuelle sur Internet, proposant des produits et des services à des prix exceptionnels, vendus sous forme de coupons d’achats à utiliser dans des commerces de proximité. Pour que la vente soit validée, il faut que le nombre d’acheteurs soit atteint, si le nombre d’acheteurs n’est pas atteint, la vente est annulée. L’avantage pour les utilisateurs est que l’inscription sur ces sites est gratuite, avec une ergonomie facile. Pour le commerçant, c’est une opération marketing qui permet de se faire connaître et d’élargir sa clientèle. L’opération peut s’avérer rentable si tout le monde y trouve son compte, c’est-à-dire si les clients ont bien bénéficié de leur coupon en temps et en heure et pu en profiter dans les conditions promues, et si le commerçant a bien honoré son deal et vendu à profits, et non à pertes. Des couacs sont parfois à déplorer dans cette pratique.

Le low cost fait des émules

Même si la plupart des sites d’achat collaboratif proposent des deals nationaux et régionaux, certains territoires n’ont pas de rayonnement, comme la Corse, où seul KGB Deals propose des opérations pour Ajaccio. Malgré le développement croissant (30 millions d’abonnés dans le monde en 2010, et un volume d’affaires de 350 millions d’euros en 2011 pour le marché des achats groupés en France) et l’engouement des acheteurs, toutes les régions ne sont donc pas logées à la même enseigne. Il n’en demeure pas moins que ces tendances « achat low cost » font des émules en dehors des offres de voyagistes et de téléphonie mobile. On connaissait les hard-discount qui pouvaient offrir des prix en dessous de la moyenne compte tenu de leur surface restreinte et de leur petit achalandage – même si ce type de magasins est absent sur l’île –, on a vu arriver les compagnies low cost, avec leurs avantages et leurs inconvénients, les boutique insulaires pratiquent régulièrement les ventes privées depuis une paire d’années, à présent, le terrain est préparé pour ce nouveau type de consommation, le shopping communautaire qui vise à modifier les habitudes d’achat, pas uniquement en raison de la crise, mais aussi, selon le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, qui vont dans le sens des « attentes de ceux qui recherchent de nouvelles façons d’acheter ». Les nouveaux consommateurs ont donc envie de se faire plaisir ou de faire plaisir, en protégeant leurs intérêts économiques. Et pour maximiser leur plaisir, ils ont aussi envie d’acheter malin.

Maria Mariana

Répondre à cet article