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L’Italie au bord du gouffre en attendant la France

jeudi 29 septembre 2011, par Journal de la Corse

La note économique de l’Italie a été abaissée d’un cran, les agences de notation sanctionnant à la fois la croissance négative de la Botte mais aussi l’absence de solutions proposées par une classe politique en débandade. Mais après l’Italie, c’est la France qui va se trouver dans le collimateur des marchés.

Une Italie en pleine débandade

Tandis que les opinions publiques italienne et européenne étaient amusées par les frasques sexuelles du pitre Berlusconi, la société italienne plongeait dans un marasme jamais connu. Le chômage a augmenté de manière catastrophique et le gouvernement a proposé un plan d’austérité dont il a retranché quelques jours après les parties qui sanctionnaient les plus riches. Le résultat a été la dégradation de la note qui signifie seulement que ceux qui notent les pays ne croient pas en la capacité de l’Italie à se redresser. Et d’autant que la Grèce est désormais dans une situation de faillite réelle. Les organismes et les pays qui ont prêté à ce pays vont devoir reconnaître qu’ils ont perdu des dizaines de milliards d’euros qui vont devoir être payés par leurs propres contribuables. Le cas de l’Italie est cependant différent. La dette de la Botte pourrait couler l’économie européenne et entraîner vers le fond tout l’arc méditerranéen obligeant les pays du nord à rompre les amarres. Or de plus en plus de spécialistes pronostiquent l’effondrement de l’Italie et dans le sillage, l’abaissement de la note française.

Avant ou après les élections

Toute la question est désormais de savoir quand la note française sera dégradée. Si elle l’est avant les élections présidentielles, Nicolas Sarkozy n’a aucune chance de les emporter. Et si, comme c’est prévisible, la gauche est élue, la note sera automatiquement abaissée à cause de la sanction que les spéculateurs vont appliquer à son programme. Il paraît difficile aujourd’hui d’arrêter la descente aux enfers de la zone euro. La Grèce va devoir très vite la quitter et jouer sur une dévaluation de sa propre monnaie. La conséquence immédiate sera un amoindrissement de sa dette et donc une note à payer par les contribuables des pays créditeurs. Il y a également fort à parier que l’inflation (qui est aujourd’hui de 2,2 %) va flamber ce qui représente une autre atteinte au pouvoir d’achat des contribuables et notamment à celui des classes moyennes.

Vers un retour aux monnaies nationales ?

Les partisans d’un maintien de l’euro affirment que revenir aux monnaies nationales participerait d’un appauvrissement des états ce qui est encore vrai pour l’instant. Mais cela le restera-t-il demain ? Strauss Kahn, directeur du FMI, était partisan de renflouer les caisses de la Grèce. Aujourd’hui il prône sa sortie de la zone euro. L’évolution de la situation donne de plus en plus raison aux euros septiques. L’absence de possibilité de dévaluation déséquilibre la situation au sein même de l’Europe. Le couple France-Allemagne est de plus en plus inégal tant la situation économique de l’Allemagne est florissante et celle de la France de plus en plus dégradée. La dévaluation (qui a été une manière de gouverner très classique jusqu’à l’euro) permettait de rétablir une certaine justice monétaire face au dollar, cette fausse monnaie qui, depuis 1971, s’est séparé de l’or. Enfin, la crise monétaire et économique porte en elle un danger : celui des désordres sociaux. Un exemple suffit à illustrer ce propos : l’Europe, pour des raisons de pure logique libérale, s’apprête à supprimer 80 % de l’aide alimentaire apporter aux 80 millions d’Européens les plus pauvres. Une telle mesure, alors que les riches s’enrichissent, revient tout simplement à tuer l’idée de démocratie nécessaire à la bonne marche des états modernes. C’est lancer un message terrible aux plus pauvres : vous n’avez plus rien à perdre, révoltez-vous ! Et ils auront raison de le faire car le seul pacte de stabilité qui vaille dans les années qui viennent est celui de la véritable justice sociale. Ce monde inquiet sent la poudre !

GXC

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