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L Invité Marcel Francisci

jeudi 24 février 2011, par Journal de la Corse

Marcel francisci

Marcel Francisci : Aujourd’hui, j’ai un bilan

Elu conseiller général du canton de Zicavo en 2006 après le décès de son père, Roland Francisci, installé au Conseil général de la Corse-du-Sud depuis 1988, Marcel Francisci est candidat à sa propre succession avec Aurélie Tasso comme suppléante. Poursuivre les actions qu’il a engagées en faveur du développement du canton, optimiser les atouts du Haut-Taravo et ouvrir le fleuve à la baignade en 2014 sont quelques-uns des objectifs du maire de Ciamannacce et conseiller territorial pour cette nouvelle mandature.

Quel bilan faîtes-vous de votre action dans le canton ? Pensez-vous avoir atteint les objectifs que vous vous étiez fixés lors de votre élection en 2006 ?

Ce que la population attend de son conseiller général, c’est qu’il prenne des décisions structurantes pour le canton. De ce point de vue, je pense, mais ce sont les électeurs qui le diront, ne pas avoir démérité. A titre d’exemple, je m’étais engagé à achever le désenclavement du canton, c’est fait. Les routes départementales 69 et 757 ont été refaites. Une tranche de la RD 428 est réalisée et sera poursuivie. Et pour la RD 228, les crédits ont été actés pour sa rénovation complète. Je m’étais également engagé à optimiser le financement des projets des communes, c’est fait. Le Conseil général a investi 3 millions d’euros qui représentent 60% de l’investissement total des communes. Je pourrais aussi vous parler de la réhabilitation de logements comme à Cozzano ou des services publics sauvés à Zicavo. La réalité montre qu’aujourd’hui j’ai un bilan. Chaque projet structure un peu plus notre territoire en préservant l’unité du canton et en préparant son développement. Alors, si je devais regretter une chose, c’est sans doute de ne pas avoir encore pu rendre le Taravo à la baignade. Mais ça devrait être le cas en 2014.

Le canton du Haut-Taravo a des atouts et des handicaps. Quelles pistes de développement comptez-vous privilégier pour cette nouvelle mandature ?

On constate un renouveau démographique dans le rural. Mais il reste fragile. C’est pourquoi avec Aurélie Tasso, ma suppléante, nous sommes convaincus qu’il faut continuer à rendre notre territoire attractif. Comment ? En le rendant encore et toujours plus accessible. Par le réseau routier, bien sûr, mais aussi par la téléphonie mobile et l’accès à l’Internet haut débit dont j’ai obtenu la couverture à 100% pour notre territoire. Par la création d’un service de transport en commun « à la carte » que j’ai réclamé dans le cadre du Schéma départemental des Transports. Le canton de Zicavo a des atouts considérables. Son accessibilité va démultiplier les opportunités. Le tourisme « vert » a de l’avenir chez nous grâce aux activités de pleine nature proposées par le Conseil général depuis 3 ans. Tout comme le tourisme « blanc » sur le plateau du Cuscione pour le développement duquel nous avons quelques idées originales.

Vous êtes maire de Ciamannacce, conseiller général du canton de Zicavo, conseiller territorial et président de la Fédération UMP de Corse-du-Sud. Comment mener efficacement toutes ces responsabilités qui demandent chacune une implication quotidienne ?

N’allez pas croire que je cumule les mandats par goût immodéré du pouvoir ! A mon grand regret, la loi m’oblige à renoncer à la mairie d’ici la fin du mois. Je ne fais que m’adapter à l’organisation institutionnelle de notre pays. Nos villages ont besoin des subventions du département et de la collectivité territoriale pour financer leur projet. Je suis engagé depuis 2006 et suis naturellement candidat aux élections. Etre élu est encore le meilleur moyen de défendre les intérêts des territoires et des citoyens qu’on représente, non ? Je n’ai cependant que des mandats locaux, ce qui évite la dispersion. A l’UMP-Corse, je défends mes convictions. C’est une aventure collective et je reconnais être bien entouré par les cadres comme, par exemple, Rose-Marie Ottavy et Marc Luciani, respectivement délégués de la 1ère et la 2ème circonscription. C’est à l’UMP que nous réfléchissons à la Corse de demain. J’ai le sens des responsabilités et je n’en néglige aucune, vous pouvez en être sûre.

Vos détracteurs vous reprochent votre absence dans votre commune et votre canton. Que leur répondez-vous ?

Par définition, je n’attends pas de mes détracteurs qu’ils me tressent des couronnes de laurier ! Ce genre de critique n’a jamais fait avancer les choses. Il est vrai que je partage équitablement mon temps entre Paris, où vit ma famille et où je travaille, et la Corse. J’aimerais être plus présent, plus souvent auprès des habitants. Mais ce qu’ils souhaitent, avant toute chose, c’est que je sois efficace. Le temps que je ne passe pas dans le canton n’est pas pour autant perdu. Regardez mon bilan. Croyez-vous que les choses se font seules ? Au Conseil général comme à la Collectivité, je défends notre canton pied à pied, sans rien concéder car mes électeurs veulent des résultats.

Vous avez récemment été réélu président départemental de l’UMP pour moderniser le parti malmené par l’échec aux élections territoriales. Où en êtes-vous ?

Depuis bientôt un an, nous essayons de tirer les conséquences de notre échec de façon à ne plus jamais les reproduire. Alors que nos divisions semblaient la principale cause de nos difficultés, nous avons réalisé que même unis, comme ce fût le cas aux territoriales, le résultat n’y était pas. La restructuration de l’UMP passe par le renouvellement des hommes et surtout des idées. Nos compatriotes expriment une double exigence : des candidats en phase avec la société corse du 21ème siècle et un discours centré sur leurs préoccupations. Au fond, quoi de plus légitime ? Avec Stéphanie Grimaldi, nous travaillons, sur cette base, à reconquérir la confiance des Corses. Je ne citerai que 3 pistes : affirmer davantage la vocation « régionaliste » de l’UMP- Corse. Nous doter de structures de décisions « locales » car personne ne doit décider à notre place. Contribuer au débat public comme nous venons de le faire dans le cadre de la réforme des collectivités territoriales. Notre destin a toujours été entre nos mains. A nous d’en faire le meilleur usage.

Quelques candidats qui jusqu’à présent appartenaient à la famille libérale ont choisi de se présenter sans étiquette aux élections cantonales de crainte d’être boudés par les électeurs. Que vous inspire leur décision ?

Je ne dirai pas les choses de cette façon. L’UMP soutient, à leur demande, 10 candidats sur 11 cantons renouvelables. Après, libre à eux de se présenter « sans étiquette » ou « divers droite » ou encore « majorité départementale ». L’élection cantonale n’est pas une élection politique au sens partisan du terme. C’est une élection pour laquelle les électeurs expriment d’abord une forte proximité avec le candidat. Ils reconnaissent ou pas leur compétence, leur dynamisme et leur capacité à les représenter. Tous les candidats soutenus par l’UMP ont su créer des relations de confiance avec leurs électeurs. C’est en quelque sorte notre « marque de fabrique ».

Dans quelques cantons se présentent deux candidats de droite. Les leçons des élections municipales à Ajaccio ne semblent pas avoir été retenues…

Je ne vois pas le rapport. L’UMP ne décide pas de qui doit ou ne doit pas être candidat à une élection. Nous décidons démocratiquement des candidats auxquels nous apportons notre soutien, c’est différent. Dans le cas précis, je tiens cette liste à votre disposition.

La réforme des collectivités locales prévoit de fusionner le mandat de Conseiller général avec celui de Conseiller régional en 2014. La Corse doit choisir si elle intègrera ou non cette réforme. Quel est votre avis à ce sujet ?

Le 15 février, j’ai procédé à l’installation d’une commission de travail animée par Marc Luciani et Joselyne Fazi. Elle a pour but de dégager une position majoritaire à l’UMP. Les élus et les cadres seront évidemment consultés par questionnaire et sous la forme d’auditions. Vous comprendrez que je ne peux pas présumer du résultat de cette démarche. Néanmoins, à titre personnel, j’estime que ni le statu quo, ni le droit commun ne conviendrait à la Corse. Il faut inventer une 3ème voix qui tient compte de la spécificité de nos territoires et des avantages escomptés d’une organisation moderne, plus efficace et moins coûteuse aux contribuables.

On ne peut que regretter la rareté des candidates. Toutes les candidates étant reléguées à la place de suppléante, qu’en dîtes-vous ?

Que nous devons tous faire des efforts. Je concède que notre volonté de mieux représenter la société corse passe aussi par la féminisation de nos candidats. C’est une vraie difficulté avec le mode de scrutin uninominal. Ça n’enlève pas aux candidates suppléantes toutes les qualités requises pour exercer, le cas échéant, le mandat de conseiller général.

Interview réalisée par M.K

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