« Je refuserais toute augmentation de la fiscalité départementale » Jean-Jacques Ferrara
Réunir sur son nom des électeurs aux tendances diverses, tel est l’objectif de la candidature du docteur Jean-Jacques Ferrara dans le troisième canton d’Ajaccio. Bénéficiant de l’investiture de l’UMP, il a pourtant de se lancer dans la bataille avec Marie Josée Bonardi, qui n’appartient pourtant pas à la famille libérale. Le candidat s’inscrit avant tout dans une démarche de proximité et d’accompagnement et œuvrera, s’il est élu, pour accélérer le développement de ce quartier ajaccien aux différents visages.
A 43 ans, c’est votre première candidature pour un scrutin uninominal. Qu’est-ce qui a motivé votre candidature ?
Père de trois enfants, résidant et travaillant dans le canton depuis de nombreuses années, j’ai le sentiment que le moment est venu de m’investir dans l’action publique pour servir l’intérêt général et contribuer à améliorer le quotidien des habitants du troisième canton.
Vous vous présentez contre le conseiller général Pierre Santoni avec le soutien de l’UMP, mais vous espérez conquérir des électeurs au delà des militants de droite. Quels sont vos atouts ?
Appartenant à la famille libérale, sans être un professionnel de la politique, je suis très honoré du soutien accordé par l’UMP. Mais ma démarche dans cette élection ne s’inscrit pas dans une logique de partis et va bien au-delà des clivages politiques traditionnels. Avec Marie Josée Bonardi, ma suppléante, mère de famille ajaccienne d’une sensibilité politique différente, nous avons la volonté de conjuguer nos efforts pour rassembler et défendre les intérêts de tous au conseil général.
Deux candidats de la famille libérale se présentent donc dans le troisième canton. N’est-ce pas le risque d’éparpiller les voix des électeurs de droite ?
La présence de deux candidats de la famille libérale au premier tour ne m’apparaît pas préjudiciable. Au contraire, elle élargit l’offre proposée aux électeurs de cette famille, qui sauront, j’en suis convaincu, se retrouver au deuxième tour pour soutenir le candidat le mieux placé.
Vous êtes également opposé à François Casasoprana, adjoint au maire d’Ajaccio. Sur quels terrains envisagez-vous de le contrer ?
François Casasoprana, en tant qu’adjoint au Maire et vice-président de la Communauté d’agglomération du pays ajaccien (Capa), doit être considéré comme le deuxième sortant dans le canton. En effet, élu depuis 2001, il a eu tout le temps et tous les pouvoirs pour œuvrer dans nos quartiers. Il a fallu dix ans pour qu’il se réveille et prenne conscience de l’insuffisance de l’action publique dans ces quartiers, dont il doit être tenu pour co-responsable, au moins.
Quel bilan tirez-vous de l’action du conseiller général sortant, Pierre Santoni ?
Je laisse à Pierre Santoni le soin de dresser le bilan de sa mandature. Je préfère consacrer mon énergie à réfléchir aux actions à engager dès à présent pour préparer demain.
Comment définiriez-vous le troisième canton d’Ajaccio ? Quels sont selon vous ses avantages, ses inconvénients ?
Le troisième canton est le cœur de la ville avec ses administrations, ses écoles, son collège et son lycée, l’hôpital et la clinique, ses commerces. Ce canton est contrasté par la diversité de ses quartiers, de ses populations. Il est la représentation, à une petite échelle, de la ville d’Ajaccio. Les revendications de la population sont variables d’un endroit à l’autre mais toutes légitimes : la mise en valeur des cours Grandval et du général Leclerc, la circulation des piétons et des véhicules de la rue Rossi à Balestrino, les doléances des commerçants, des riverains de l’avenue Bévérini, de la place Abbatucci, de la rue Fesch, le sentiment d’abandon et d’isolement de la population des Jardins de l’Empereur…
Votre profession de médecin vous permet d’être au contact des habitants. Quelles sont leurs attentes ?
Dans l’exercice de ma profession comme dans mon quotidien de citoyen du canton, les gens demandent plus d’écoute, plus de proximité, plus de disponibilité de la part de leur conseiller général dont l’action doit aller au-delà des strictes compétences du Conseil Général. Ils ont besoin d’un interlocuteur privilégié pour les orienter et faciliter leurs démarches auprès des administrations compétentes.
Quels sont les grands axes de votre projet pour le canton ?
En tant que père et médecin, je suis particulièrement sensibilisé aux problèmes rencontrés par les personnes aux âges extrêmes de la vie : je souhaite que le conseil général accentue les actions en faveur de la jeunesse pour préserver nos enfants des fléaux que sont la drogue et la violence sous toutes ses formes. D’autre part le conseiller général doit exercer pleinement ses responsabilités dans les domaines de l’aide et l’accompagnement des personnes âgées, des personnes dépendantes, des plus démunis, dans la prévention et la prise en charge de certaines maladies. La fiscalité pèse de plus en plus sur le budget des familles et diminue leur pouvoir d’achat. Si je suis élu, je refuserais toute augmentation de la fiscalité départementale durant cette mandature. La qualité et la sécurité des bâtiments contribuent à l’image d’un quartier. Je souhaite encourager les propriétaires privés et publics à réhabiliter les immeubles et les logements anciens. Notre canton doit être éligible aux financements prévus par les opérations de rénovation urbaine, j’y veillerai. Il faut organiser la concertation avec l’Office Départemental de l’Habitat et les bailleurs sociaux pour améliorer la gestion de leur patrimoine immobilier. Pour renforcer ces actions et permettre aux gens de faire valoir leurs droits, je m’engage à assurer des permanences au conseil général, à dates et horaires fixés régulièrement, où l’on pourra me rencontrer et où je rendrai compte de mon action.
Quel message souhaitez-vous adresser aux habitants du troisième canton d’Ajaccio ?
Ma démarche, sincère, ni politicienne ni partisane, vise à porter la voix de tous les habitants du canton non seulement au conseil général mais aussi auprès des autres collectivités (municipalité, CAPA, Collectivité territoriale de Corse). C’est pour moi une évidence, une nécessité et un devoir que notre canton, notre ville, notre région redevienne un espace où l’on vit mieux ensemble.
Interview réalisée par M.K