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L’invité Jean-Jacques Ciccolini

jeudi 10 février 2011, par Journal de la Corse

Jean jacques ciccolini

Que le Haut-Taravo prospère par lui-même !

Maire de Cozzano depuis 1986, Jean-Jacques Ciccolini, et le seul de sensibilité de gauche dans le canton, ambitionne de devenir le conseiller général du haut-Taravo. Sa candidature s’inscrit dans une démarche de proximité avec la volonté de hisser les neuf communes de se territoires sur la voie du développement en s’appuyant sur les richesses de la micro-région.

En 2006, vous vous étiez déjà présenté lors des élections cantonales partielles intervenues après le décès du conseiller général, Roland Francisci. Qu’est-ce qui avait alors motivé cette première candidature ?

Je pensais que c’était le moment de proposer une alternative à la population. J’ai été battu au second tour par Marcel Francisci, mais j’ai obtenu quand même 42% des suffrages. Nous ne partions de rien donc j’estime que c’était un succès relatif. Nous n’avons pas à rougir de ce résultat.

Cinq ans plus tard, vous souhaiter à nouveau briguer le siège de conseiller général pour le canton du Haut-Taravo. Dans quel état d’esprit entrez-vous dans cette campagne ?

C’est une suite logique à ma candidature précédente. Ma suppléante et moi-même souhaitons dessiner autre chose pour les communes du canton, prendre date des évolutions politiques et administratives à mettre en place immédiatement. Nous proposons une alternative et une efficacité politiques. Impulser un certain nombre de points au-delà des politiques ponctuelles nous semble incontournable pour le développement de ce territoire.

Quels sont ces projets ?

Il s’agit tout d’abord de faciliter l’évolution d’un territoire avec notamment une intercommunalité qui pourrait être élargie afin de mutualiser davantage les moyens. Aujourd’hui, le Sivom du Haut-Taravo regroupe neuf communes, pourquoi ne pas créer une communauté de communes étendue à la vallée du Taravo. Ce serait proposer une cohérence et une pertinence au territoire. Ensuite, nous devons faciliter l’accès aux soins et aux services publics en soutenant les structures existantes. Nous avons deux écoles à Zicavo et Cozzano qui accueillent 65 enfants, nous devons absolument maintenir ces deux établissements. Nous avons la chance de compter parmi la population des médecins, infirmières, kinésithérapeutes qui exercent sur le canton. Conforter les professionnels de santé me semble également une priorité et installer un centre de santé sur un site qui conviendrait à chacun est une idée que nous étudierons. Nous solliciterons une étude de faisabilité qui sera alors soumise aux professionnels de santé, à la population ainsi qu’aux maires des villages. Enfin, pour développer l’offre de logements, j’aimerais m’inspirer de ce qui a été fait sur ma commune et l’étendre à l’ensemble du canton. A Cozzano, nous sommes passés en quelques années de 280 à 315 logements. L’objectif est de solliciter des partenariats avec l’Office de l’habitat et Erilia pour mettre à disposition des habitants des logements sociaux décents dans chaque village du canton. Et pour offrir un maximum de confort à la population, nous devons développer les nouvelles technologies et installer la fibre optique pour permettre à chacun un accès à internet. Le développement durable reste un axe majeur de notre politique avec la mise en place d’une stratégie de dépollution, d’équipement en stations d’épuration, de valorisation des projets agricoles et touristiques et de développement de la filière bois.

Quelles sont les richesses du canton ?

Le potentiel touristique de ce canton est indéniable mais nos plus importantes ressources sont l’eau et le couvert végétal.

Quel message souhaiteriez-vous adresser aux électeurs du canton ?

Mon ambition est, au-delà des partis et des tendances politiques, d’associer les habitants de notre canton à la mise en œuvre d’un projet de développement durable dans ces trois composantes : sociale, économique et environnementale. Il est toujours difficile de parler de soi mais je suis persuadé que la population du Haut-Taravo a conscience que ma vie professionnelle et mon engagement politique ont toujours eu pour fondement de privilégier l’économie des autres, la valeur travail et la considération portée à nos concitoyens, au-delà de leur statut social.

Si vous êtes élu, quel conseiller général serez-vous ?

Je serais le défenseur intransigeant des atouts de notre micro-région. Je souhaite ouvrir le Haut-Taravo non seulement sur la vallée mais également vers l’extérieur. J’œuvrerais pour modifier l’image du canton en le plaçant dans une perspective de développement. Que ce territoire prospère par lui-même !

Quel jugement portez-vous sur les actions de Marcel Francisci depuis son élection en 2006 ?

C’est un bilan classique. Marcel Francisci a poursuivi les actions engagées par son défunt père. Il a œuvré pour le territoire, notre réseau routier est entretenu convenablement.

Que lui reprochez-vous ?

Son absence… Il n’est pas assez présent dans le canton.

C’est important pour vous d’être quotidiennement aux côtés de vos administrés ?

C’est essentiel. Je reste fidèle à mes convictions, j’ai choisi de vivre et de travailler au village et j’ai choisi pour m’accompagner dans cette campagne Marie-Jo Mondoloni, qui est potière à Palneca.

Toujours en cas de victoire, comment entendez-vous concilier votre écharpe de maire et votre siège au conseil général ?

Ces deux mandats sont complémentaires. Etre maire est une charge exaltante. C’est un travail d’écoute et d’observation, d’anticipation et de réactivité. J’ai choisi de réduire mon activité professionnelle afin de me consacrer davantage à la chose publique. Cet échelon démocratique est indispensable, le conseiller général est la seule interface entre toutes les administrations, la Région et la population. Dès qu’un problème se pose, les gens se tournent vers le maire et c’est à lui de proposer une facilitation journalière. Etre maire et conseiller général permet de voir les problèmes là où ils sont et de porter la voix de ces communes à l’échelon départemental.

La Corse doit prochainement se prononcer sur son adhésion ou on à la réforme institutionnelle qui prévoit de fusionner le conseiller général et le conseiller territorial. Quel est votre avis sur cette question ?

Il nous faut à tout prix défendre l’échelon cantonal ! Le conseiller général est un référent incontournable. A l’Assemblée territoriale, il est questions de politique des transports, d’équipements structurants, de décisions régionales même si les micro-régions y sont très présentes. Au Conseil général, il s’agit du quotidien des habitants et du développement des territoires. Si demain nous n’avons plus cet interlocuteur essentiel qu’est le conseiller général, comment se règleront nos problèmes ? Qui va les défendre ? Cette suppression s’avèrerait être très négative en milieu rural.

Etes-vous confiant pour cette élection ?

Oui, je suis toujours confiant. Et je crois au développement de notre territoire grâce au projet que nous avons construit.

Interview réalisée par M.K

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