L’édito d’Aimé Pietri
Alors que, de ci de là, les Corse s’échinent à revendiquer un bien-être social qui n’est pas toujours à leur portée on découvre, non sans surprise, que ce pays a reçu, sur une aussi petite superficie, tous les dons de Dieu. Il est, selon les uns, pourvu d’extraordinaires richesses naturelles et, selon les autres, dispose d’incomparables atouts. Son sous-sol renferme de précieux minerais : or, argent, nickel, plomb et les sédiments de son socle insulaire attendent le trépan des foreurs pour libérer le gaz et le pétrole dont on nous rebat les oreilles depuis des décennies. L’eau tombe abondamment du ciel : quelques milliards de mètres cubes par an, qui pourrait fertiliser toutes les îles de la Méditerranée occidentale en continuel état de manque. Le soleil et le vent, dont la présence est permanente, permettraient aux panneaux photovoltaïques et aux éoliennes de fournir l’énergie qu’il faut sans qu’il ne soit plus besoin de la mendier au continent. Bref, « l’île aux trésors », en référence au fameux roman de Stevenson. On comprend mieux le phénomène identitaire qui n’en finit plus de se développer faisant des Corses les propriétaires et les gardiens de cette nouvelle caverne d’Ali Baba. Ont-ils les moyens d’en ouvrir les portes ? Il suffirait sans doute de le vouloir. Mais y ont-ils seulement pensé ?