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L’Espagne dans une tenaille mortelle

jeudi 16 août 2012, par Journal de la Corse

Après la région de Valence, celle de Murcie a indiqué que son gouvernement demanderait entre 200 à 300 millions d’euros au nouveau fonds public. Or ce fonds est doté d’un montant total maximum de 18 milliards d’euros. Et voilà que la Catalogne, la région la plus riche d’Espagne vacille à son tour. Les causes de ces catastrophes en domino sont connues : le clientélisme et des investissements immobiliers qui ont fini par créer une bulle.

Les régions sont aujourd’hui responsables des deux tiers du dérapage budgétaire de l’Espagne qui a cumulé un déficit public de 8,9% du PIB en 2011, contre 6% promis. Pris en tenaille entre la colère populaire face à l’austérité et l’urgence à assainir les finances publiques, dictée par Bruxelles, le gouvernement a perdu toute marge de manoeuvre dans un pays qui coule à l’instar de la Grèce. Les centaines de milliers d’Espagnols descendus dans les rues, les manifestations quotidiennes, démontrent l’exaspération de la population. Mais les dirigeants doivent tenir compte des avertissements des marchés et de Bruxelles. Les économistes prévoient que le plan d’aide aux banques (100 milliards qui devraient être prêtés par Bruxelles) ne suffira pas et que le moment n’est pas loin qui verra l’État espagnol sombrer. Nous parlons de la cinquième puissance européenne.

Quand les marchés paniquent

Les marchés n’ont plus confiance comme en témoignent le vent de panique a balayé les marchés. La Bourse de Madrid a perdu près de 6% et les taux d’intérêt espagnols ont dépassé les 7%, proches de leur plus haut niveau historique. Et si les taux continuent de grimper, l’Espagne risque de perdre l’accès aux marchés ce qui ruinerait le pays. De plus les nouvelles mesures d’austérité risquent fort d’aggraver la récession. Le chômage est de 24,6% en 2012. Il pourrait encore augmenter.

Le PIB de l’Espagne va encore reculer en 2013

L’Espagne a dû admettre que son économie resterait dans le rouge en 2013. Il est par ailleurs prévu que son PIB reculerait de 2,1% en 2012 et 3,1% l’année prochaine. Un sauvetage global est évalué à 500 milliards d’euros, accompagné des risques dévastateurs pour la zone euro. Il est pour l’heure inenvisageable. D’autant que l’Italie ne serait pas loin avec un coût de 700 milliards d’euros, ce qui serait inabordable pour la zone euro. Pour imaginer le poids économique du seul sauvetage de l’Espagne, il faut se représenter que ce pays représente 12% de l’économie de la zone euro, contre 6% pour l’Irlande, le Portugal et la Grèce. La seule réponse au marché est donc une réponse globale de l’Europe. Mais à quel prix ? Le problème est que l’Allemagne se demande jusqu’à quand elle va devoir payer pour cette autre Europe méridionale. Aujourd’hui 51% des Allemands pensent qu’ils vivraient plus heureux sans l’euro. La Grèce s’apprête en catimini à quitter l’Europe économique. Que restera-t-il au bout du compte de ce rêve d’après guerre ?

25.000 milliards de dollars au soleil

25.000 milliards de dollars soit trois fois le PIB de la France, c’est vraisemblablement la somme inimaginable qui dort au soleil des paradis fiscaux, cet empire que le président Sarkozy devait rayer d’un coup de baguette magique. Ce trésor pourrait être ravi par les grandes puissances. Problème, ce sont elles qui en partie le nourrissent. Ainsi de grandes banques françaises possèdent à elles seules plus d’un millier de comptes dans ces paradis. Aujourd’hui il est devenu impossible de tracer les limites entre l’argent propre et l’argent sale.

GXC

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