LA HAINE DU DRAPEAU
Le drapeau tricolore alimente de nouveau la chronique de la honte. Il a subi une fois de plus, un fois de trop, des outrages que, même en temps de guerre, le vainqueur n’inflige pas au vaincu. C’était l’autre jour à Prunelli di Casaconi où des individus, agissant la nuit et sans doute en cagoule, (On ne prend jamais assez de précautions) ont brûlé le drapeau qui ornait la façade de la mairie, à l’occasion de l’anniversaire de la Libération. Pour un tel délit, sous d’autres régimes, les peines auraient été infiniment plus lourdes que celles que les tribunaux insulaires ont prononcées jusqu’ici, du bout des lèvres, à l’encontre des délinquants. Ici, la démocratie dissimule ses faiblesses dans des excès de clémence, espérant que le pardon, plus que le châtiment pourrait avoir valeur d’exemple. Espoir perdu. L’impunité donne à la délinquance une plus grande vigueur et favorise son expansion. Le drapeau, la croix, le croissant, l’icône, d’autres symboles représentatifs restent aujourd’hui encore les cibles d’hérétiques ou, plus simplement, de désaxés qui se repaissent de leur destruction. Ici on réduit le drapeau tricolore en cendres, ou en lambeaux, en vertu d’un nationalisme exacerbé que le peuple réprouve et que les nationalistes eux-mêmes condamnent. Car brûler un drapeau, ou cracher sur une tombe relève de la psychiatrie plus que du patriotisme. Et si les psychopathes suscitent la pitié, ils en arrivent parfois à soulever le cœur.