Il suffirait de presque rien…
Le nouveau cauchemar sanitaire qui fait trembler l’Europe au seuil de l’été a pris la forme d’une presque invisible bactérie décelée en Allemagne, après une vingtaine de décès. On a accusé d’abord les concombres espagnols d’en être les porteurs, avant de les disculper. Mais il était déjà trop tard pour éviter la crise qui a secoué le maraîchage des pays membres de l’Union européenne. A commencer par la France dont les maraîchers continuent de crier leur détresse malgré les milliards de crédits hâtivement débloqués par Bruxelles. Car, le consommateur ne se jette plus, comme avant, sur les fruits et légumes et il faudra encore du temps pour effacer ses hésitations. C’est dire la fragilité de certaines industries et le tourisme en est une. On n’ose alors imaginer ce qui se passerait si, par exemple, on annonçait, sans en vérifier les sources, une invasion d’anophèles mortifères générateurs de ce paludisme dont nos ancêtres eurent tant à souffrir, ou une action insensée de terroristes faisant sauter un car ferry avec un millier de passagers à bord. Ou même si la météo prévoyait pour le mois d’août à venir, une effroyable tempête, jamais vue jusqu’ici. Il est clair que les réservations s’effondreraient du soir au lendemain. Et les touristes déjà en Corse s’empresseraient de la quitter par n’importe quel moyen. Si encore cette île disposait d’autres industries capables de réduire la crise ainsi imaginée. Ce n’est malheureusement pas le cas. Il suffirait donc d’une rumeur, pour bousiller la saison. Que faire alors pour éviter le pire ? Allumer, peut-être, un cierge à Lavasina. En espérant le miracle.