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L’édito d’Aimé Pietri

jeudi 26 mai 2011, par Journal de la Corse

A PLAINDRE OU A ENVIER ?

La Corse est-elle, comme certains l’assurent une île misérable ou comme d’autres le proclament « l’Île au trésor » ? Les deux assertions peuvent donner lieu à débat, mais on évitera les superlatifs sur lesquels surfent volontiers les pessimistes ou les optimistes à tout crin. Les sceptiques, eux, comprennent mal que dans un pays qualifié d’économiquement faible il y ait autant de contribuables à payer l’impôt sur la grande fortune, une voiture pour deux habitants, deux téléviseurs, au moins, par famille ou une épargne à faire saliver les investisseurs. Et de se demander où sont les pauvres. Se cachent-ils pour ne pas montrer leur misère ? Et sortent-ils seulement en période électorale afin de vendre leurs suffrages ? Ou lorsqu’il faut se battre pour le RSA ? On aimerait bien les voir ne serait-ce que pour oublier un peu le clinquant, les ors et l’épate ou accorder quelque crédit aux économistes distingués qui, avec les circonlocutions d’usage, prédisent la faillite généralisée. La Corse est-elle à leur image et faut-il prêter une oreille attentive au chœur des pleureuses qui ne manque pas de s’élever au détour d’une conjoncture peu rassurante ? On se réjouira, peut-être, devant les perspectives d’une prochaine saison faste assurée, semble-t-il, par les bookings des compagnies de transport dont on nous dit qu’ils n’ont jamais été aussi prometteurs. Sans oublier, évidemment, toutes les détresses mal contenues derrière les façades décrépies des HLM suburbains.

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