CETTE CHARITÉ QU’ON EXIGE
Les Corses seraient-ils devenus de sacrés quémandeurs ? Ils n’auront, jamais, en tout cas, autant quémandé, pardon, exigé, que ces derniers temps. Pour pallier les effets désastreux de la sècheresse et des inondations, de l’agriculture en détresse, du tourisme malade de l’arrière-saison, de l’énergie en état de manque et de la misère endémique. Parallèlement, ils continuent à mettre en surbrillance les crédits défaillants pour la pratique de la langue corse ainsi que l’insuffisance de subventions afin de mettre en relief la spécificité de cette île que l’on veut différente à tous les niveaux. Mendiants les Corses ? Jamais ! Il s’agit tout simplement de rattraper un « retard historique ». Bon, mais que fait-on du PEI, le programme exceptionnel d’investissement ? Pas suffisant selon les quémandeurs, les exigeants pour mieux dire, qui commandent à l’Etat « d’ajouter au panier », selon un terme employé dans le système de vente sur Internet. Ajouter quoi ? Un milliard supplémentaire ? Et après ? Après on en demandera un de plus. Pour une solution au problème des transports, pour renouveler le parc des 4x4 de luxe, pour construire d’autres villas avec piscine, pour conforter la traditionnelle « spacca », l’épate comme on dit en français, et aussi pour montrer au monde ébahi que « nous sommes les plus forts ». Sans jamais, s’adressant à Paris, prononcer ce plaintif « à vot’ bon cœur ». Indigne et malséant. Car il n’y a, ici, que des mendiants hors normes et des racketters d’exception.