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L’édito d’Aimé Pietri

mercredi 9 mars 2011, par Journal de la Corse

« LA PLUS BELLE ÎLE DU MONDE »

Chaque fois qu’un ministre vient en Corse il ne manque pas de tresser des louanges à « l’Île de Beauté » et « ses richesses naturelles dans un environnement exceptionnel ». Tout en soulignant qu’elle a, aujourd’hui, « l’avenir devant elle ». La presse parisienne n’oublie pas d’abonder dans son sens. On se souviendra longtemps de cet éditorialiste du « Point » et de son « Dragon corse », qui, selon lui, devait nous réserver plus de surprises que Singapour, Bengalore, Shanghai ou la Silicon Valley. Et de nous jeter en pâture les grandes réussites insulaires : le premier serveur de portails francophones sur Internet, la bière à la châtaigne qui « se faufile avec brio sur un marché difficile » ou le car ferry « Napoléon Bonaparte » qui « pourrait alimenter le marché prometteur des croisières thématiques », avant de conclure : « C’est le monde entier et plus seulement un continent qui est à la porté de net de la Corse. »

C’est à se demander si on ne prend pas les Corses pour des débiles. Il faut l’être, en vérité, pour applaudir à tant de balivernes. Tout en sachant que la Corse affiche une des démographies les plus faibles d’Europe, que ses revenus sont constamment à l’étiage, et qu’elle ne cesse de tendre la sébile à l’Etat français. Il faut l’être, assurément, pour tirer, allègrement, un trait sur le triste record des meurtres, plasticages et autres délits majeurs, sur le surnombre de Rmistes, et de pauvres qui n’osent pas le dire parce qu’ils tiennent à leur réputation. On ne vous imposera pas la trop longue liste des dénuements. Il y en a déjà assez pour clouer le bec aux ministres louangeurs.

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