L’édito d’Aimé Pietri
Brutale accélération de la violence le premier mardi de ce mois de novembre. Deux assassinats, deux tentatives, deux morts, quatre blessés. La « mala morte » a signé un nouvel exploit. Mais le livre de ses records ne s’est pas refermé pour autant. Il reste malheureusement ouvert et n’est pas près de se refermer. Fallait-attendre des réactions tout aussi violentes que les faits qui ont « effrayé » la chronique ? Il n’y en a eut guère si ce n’est quelques brèves de comptoir à la lecture du quotidien unique. La classe politique a observé un silence prudent, les syndicats se sont également tus, la société, dans toutes ses composantes n’a pas cillé. Comme si ces meurtres et ces tentatives, sur fond de règlements de comptes et de grand banditisme ne les concernaient pas. La Justice a ordonné l’ouverture d’enquêtes dont sait qu’elles se perdront dans le dédale des hypothèses. Reste la triste réalité qui ne semble faire peur à personne : celle d’une Corse livrée aux crimes de sang commis par des voyous sans scrupules dans leur course à l’argent facile et le confort du bien mal acquis. On se demande combien il faudra comptabiliser de victimes pour finalement s’émouvoir. L’exemple de la Sardaigne et de la Sicile où la mort violente ne cesse de se multiplier n’est pas pour nous faire espérer un quelconque sursaut. Faudra-t-il donc se résigner au pire en pensant que les délits qui semblent plomber les îles voisines n’empêchent pas leur développement durable ? Ou tenter d’arracher les racines du mal ? Mais comment ? En faisant appel à l’Etat dont on connaît pourtant les limites dans ce cas d’espèce ? En armant des groupes de justiciers décidés d’en finir avec les malfrats qui ensanglantent le pays ? Toutes les solutions à ce grave problème seraient les bienvenues ? Si tant est qu’on les trouve.