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Guy Orsoni a débuté sa grève de la faim

jeudi 16 février 2012, par Journal de la Corse

Guy Orsoni a débuté sa grève de la faim comme il l’avait annoncé dans une lettre adressée à la Ligue des droits de l’homme. Sa famille et tous ceux qui l’accompagnent dans son combat pour échapper aux griffes de la justice d’exception témoignent aujourd’hui de sa détermination et de sa volonté d’aller jusqu’au bout de son projet quitte à mettre sa vie en jeu.

La grève de la faim comme arme ultime

La Corse change de manière positive. Hier encore la violence clandestine répondait à la violence étatique. La société civile était alors privée de voix. Elle assistait révoltée, complice ou neutre à ce combat élitiste. Car si la société corse change, le visage de la répression s’est aggravé avec la création des JIRS qui désormais sont complémentaires de l’anti terrorisme pour ce qui concerne la criminalisation de la société toute entière. Aujourd’hui, c’est donc cette société civile qui est appelée par les grévistes de la faim à entrer dans l’arène. Les juges de l’exception le savent bien : un homme qui met sa vie dans la balance pour recouvrer la liberté n’est pas un voyou. Car ce dernier possède un sens de la survie qui l’amène à accepter son emprisonnement fut-il conjoncturellement injuste. Le gréviste de la faim est d’une certaine façon un désespéré qui sait qu’il peut échouer dans son entreprise car pour les magistrats de l’exception leur réputation vaut mieux que de reconnaître une erreur.

Un cas emblématique

Le cas de Guy Orsoni est, dans ce cadre, emblématique. L’accusation a été mise en lambeaux par les faits et rien que les faits. Son entourage et le comité Vérité Justice n’ont cessé de proclamer que le combat contre le grand banditisme est non seulement juste mais nécessaire. Néanmoins une société démocratique a pour devoir de respecter les règles qui fondent l’état de droit. Dans le cas de Guy Orsoni et de David Taddei, les magistrats de la JIRS n’ont cessé d’user de manœuvres dilatoires pour prolonger leur détention. Guy Orsoni a donc estimé que le seul moyen pour se faire entendre était d’entamer une épreuve de force qui hélas ne prendra sa véritable dimension qu’à l’instant où elle risquera de basculer dans le drame. Le jeune homme prend donc à témoin l’opinion publique française l’incitant à se pencher sur son dossier, à constater sa vacuité et à faire pression sur la justice d’exception.

Des magistrats arrogants et peu enclins à la justice

La JIRS n’obtient que peu de résultats sur le terrain tout simplement parce qu’elle ne peut pas grand-chose contre un délitement social qui favorise l’essor des délinquances en tous genres. Par ailleurs, de nombreux magistrats de cette juridiction sont persuadés que l’opacité de la société corse masque un système mafieux dont les racines souterraines forment un ensemble quasi ethnique. Nous serions tous coupables à des degrés divers du délit d’omertà et de grand banditisme. C’est faire fi du combat que nous menons sur le terrain pour tenter de contenir ce mal endémique. Et parce que nous sommes une majorité à refuser et les pratiques de l’exception et les méfaits de la voyoucratie, nous devons appuyer le combat en solidarité avec Guy Orsoni. Comme l’a fort bien rappelé André Paccou de la LDH, il ne s’agit pas de se prononcer sur l’innocence ou la culpabilité de Guy Orsoni mais sur le respect de ces principes qui fondent l’état de droit : l’accès à une justice équitable pour tous et le respect de la présomption d’innocence. Quand la justice devient le fourrier de l’injustice il est du devoir des citoyens de se dresser et de rappeler les fondamentaux de la démocratie.

Une lutte pacifique

Guy Orsoni n’entrera dans la période critique qu’à partir de la troisième semaine. D’ici là, d’autres personnes et personnalités l’auront rejoint dans sa grève. Il s’agit pour toutes celles-ci de provoquer un choc émotionnel et de faire de Guy Orsoni le symbole d’une situation injuste. Le Comité Vérité Justice a d’ores et déjà adressé à tous les députés une lettre d’explication de ces actions. Tous les candidats à l’élection présidentielle vont être interpellés. Des demandes de rencontre leur ont été adressées. Le matériel de tractage et d’affichage est prêt de même que les équipes de militants. Un combat n’est jamais gagné d’avance. Mais tous ceux qui ont décidé de se battre en faveur de Guy Orsoni se sont promis de rester dans la légalité mais aussi d’aller jusqu’au bout. Qui connaît les Orsoni père et fils savent que l’issue de ce bras de fer peut être dramatique. Elle ne sera certainement pas neutre. Le vide du dossier Guy Orsoni permet d’espérer une issue heureuse si toutefois l’enjeu de ces grèves de la faim a été bien calculé en haut lieu.

GXC

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