L’édito d’Aimé Pietri
Souvent dans certaines familles, dans certains milieux, lorsqu’on est à court d’idées on tricote dans l’anti France. Avec, pour mieux assurer les points, une floraison d’IFF sur les murs des villes et des villages. Voilà donc, avec les bombes ponctuelles, la Corse livrée à l’intolérance et à la francophobie. Sans aucun frein à la haine. Il est néanmoins curieux de constater que cette aversion pour la France se manifeste le plus souvent en français et même lorsque le corse est employé il relève, dans ses tournures les plus simples, d’une structure mentale française dont les francophobes ne parviennent plus à se débarrasser. On constatera également que l’accent corse naguère signe distinctif, a progressivement disparu au bénéfice de cet idiome de la télévision qui noie dans une uniformité phonétique les locuteurs francophones de Dunkerque à Bonifacio. Si demain, on ne sait jamais, la Corse accédait à l’indépendance quelle serait la langue de son commerce extérieur, de ses échanges internationaux, de sa technologie, de son enseignement scientifique ? Le français et lui seul. Dés lors ne vaudrait-il pas mieux mettre sous l’éteignoir cette francophobie endémique ? Puisqu’elle ne sert strictement à rien. Sinon à discréditer ceux qui la professent. Oui, mais encore faudrait-il les convaincre de mettre un bémol à leurs délires verbaux et ce n’est pas facile compte tenu de l’eau quelquefois abondante que Paris apporte à leur moulin. A ce jeu de « tira e molla » on risque d’attendre longtemps la sérénité indispensable au développement économique. A partir duquel il y aurait beaucoup moins à redire et à critiquer.