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Évolution des métiers

jeudi 2 août 2012, par Journal de la Corse

Les métiers sont un miroir de la société. Ainsi, à l’évolution des métiers on peut voir l’évolution de la société. Aujourd’hui, nous sommes clairement dans une société de services. Le tertiaire est roi, détrônant l’industrie qui n’en peut plus de suffoquer, avec les plans sociaux que l’on connaît et l’on redoute. Reste à miser sur le bon métier pour savoir lequel contribuera à la croissance de l’emploi.

Une évolution révélatrice

Si l’on en croit l’étude de la Dares (direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques), en vingt-cinq ans, le nombre de personnes en emploi en France métropolitaine a augmenté de 3,1 millions, pour atteindre 25,7 millions en moyenne sur la période 2007-2009. Et les métiers du tertiaire sont ceux qui ont le plus contribué à la croissance sur l’emploi, par opposition aux métiers industriels et agricoles qui n’ont cessé de décroitre, et les métiers du BTP qui sont eux restés stables. Sans compter que les emplois sont de plus en plus qualifiés. Preuve que la politique d’éducation finit par porter ses fruits. On note aussi le développement du salariat, du temps partiel et des formes particulières d’emploi (contrats à durée déterminée, intérim). L’État cherche aussi à développer l’esprit entrepreneurial pour que les gens soient vraiment acteurs de leur activité, même si la mentalité française n’est pas aussi « chalengeuse » que les américains. Il invente donc de nouvelles formes juridiques, des statuts, des incitations fiscales à la création d’entreprise.

Des priorités en balance

La plupart des choix en matière d’économie de la connaissance, facteur clef de la puissance économique des pays occidentaux, sont décidés au niveau territorial. Ainsi, la Commission régionale paritaire de l’emploi et de la formation (CRPEF) a-t-elle décidé que pour la Corse, il fallait valoriser les métiers du secteur de l’hôtellerie, de la restauration et des activités de loisirs. Logique pour une région où le tourisme est un pilier pour l’économie. Les besoins en recrutement sont réels, mais l’offre à du mal à rencontrer la demande. Le secteur insulaire est composé de 2.600 établissements qui occupent 6.700 personnes, de plus en plus avec du salariat, notamment dans la restauration traditionnelle, les établissements ayant malgré tout toujours recours aux saisonniers pour faire face au surplus d’activité estivale. Autre priorité, celle des chercheurs. Chercheur-manager serait, selon une étude sur les besoins en compétences dans les métiers de la recherche à l’horizon 2020, un métier d’avenir, notamment compte tenu du contexte de la recherche très marqué par une internationalisation accrue, une concurrence féroce et une logique de marché de plus en plus forte. Pour tous les métiers, il est vital d’être en adéquation avec le marché. D’où l’importance pour le système d’éducation d’anticiper pour pouvoir donner aux étudiants toutes les clés de leur employabilité, soit « la capacité d’un salarié à conserver ou obtenir un emploi, dans sa fonction ou dans une autre fonction, à son niveau hiérarchique ou à un autre niveau »

Les mutations nécessaires

Certes, il y a les décisions prises au plus haut niveau, puis aussi au niveau des territoires, mais les métiers eux-mêmes sont parfois confrontés à des mutations. C’est le cas des métiers du livre, qui doivent « accueillir le numérique ». Que cela soit les auteurs, les éditeurs, les distributeurs, les libraires, chacun des acteurs à son niveau doit repenser la chaîne du livre pour s’adapter aux innovations technologiques, aller dans le sens de la modernité et des souhaits des clients. D’ailleurs l’arrivée des nouvelles technologies a bouleversé de nombreux métiers dans de nombreux secteurs : les médias, l’information et la documentation, la vente et le commerce, l’ingénierie, le système productif, etc. Cela oblige à repenser son activité, à être inventif et créatif. Et puis il faut aussi compter avec l’arrivée de nouvelles contraintes, telle l’écologie, qui s’est imposée dans bien des domaines, comme le BTP et l’architecture, exige aussi de repenser les process et les activités, et de développer des compétences et les filières. La question des métiers, les mutations qu’ils traversent et les perspectives qui leur sont offertes, n’a donc jamais été aussi prégnante. Les stratégies doivent être collectives, surtout dans des environnements si ouverts et très concurrentiels.

Maria Mariana

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