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EN ATTENDANT LE MASSACRE FINAL

jeudi 27 octobre 2011, par Journal de la Corse

L’édito d’Aimé Pietri

Ce n’est pas d’hier que la Corse vit dangereusement. Son histoire est pleine de sang et de douleur. Elle a vécu tant de guerres, de luttes intestines, de dissensions dramatiques et de vengeances récurrentes. Elle a été, tant de fois, traînée devant de sinistres inquisiteurs, écartelée, ravagée, détruite. Mais la violence persiste malgré les appels à la paix qui fusent de tous bords. Tantôt elle prend une coloration politique, tantôt un caractère de droit commun. On ne compte plus les attentats à l’explosif et les assassinats sur fond de règlement de comptes et la Corse, dans ce domaine, établit d’impressionnants records. D’autres violences la secouent également. Celle qui précède ou qui suit les vols à main armée, les hold up en tout genre ou encore les attaques, à l’arme lourde, dirigées contre les transporteurs de fonds. Celle, aussi, qui fauche, en pleine jeunesse des hommes et des femmes, victimes de la vitesse et de l’inattention. Les accidents de la route, toutes proportions gardées, sont plus nombreux ici qu’ailleurs en France. Mais il est vrai qu’ici les voitures, sont plus puissantes, plus rapides et leurs conducteurs plus bravaches. Doit-on mentionner les violences verbales ? Là encore la Corse monte sur la plus haute marche du podium. C’est le pays où il semble impossible de mettre un bémol à son discours ou l’interjection est la règle, où le cri écrase le murmure, où la voix est presque toujours tonitruante. Bagatelles, dira-t-on. Oui mais « Bagatelles pour un massacre », comme le titre d’un livre de Céline qui en massacres s’y connaissait. Reste maintenant à savoir quand la Corse sera totalement massacrée.

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