Philippe Cortey : « Je suis rigoureux dans la gestion »
C’est avec sa suppléante, Michèle Armani, cadre de santé au service des soins palliatifs et infectiologie de l’hôpital Eugénie, que Philippe Cortey arpente les rues du premier canton d’Ajaccio. Le conseiller général sortant entend poursuivre les projets qu’il a impulsés et défendre son bilan.
Quels sont vos arguments pour convaincre les électeurs de vous reconduire à votre siège de conseiller général ?
Je sors d’un mandat de sept ans et je sollicite ce deuxième mandat de gestion pour une durée de trois ans. Tous mes dossiers sont en route. Ce n’est pas une démarche politique, j’ai envie de terminer ce que j’ai entrepris. Plusieurs moteurs guident ma candidature : cantonal, départemental, régional et national.
Quel est votre moteur à l’échelon départemental ?
Je suis président de la Commission des finances au conseil général. Depuis quatre ans, nous avons atteint un équilibre budgétaire et chaque année nous dégageons plus de cinquante millions d’euros d’investissement. Les emprunts nouveaux n’ont pas progressé, pas plus que la fiscalité qui n’accusera aucune augmentation pour les trois prochaines années. J’ai pu maîtriser cette augmentation grâce à la baisse de dépense de fonctionnement (-9%) et donc de gagner en autofinancement. Plus de vingt millions d’euros sont ainsi annuellement dégagés pour l’autofinancement de la collectivité. Je ne prétends pas être irremplaçable, mais je suis un homme de dossier rigoureux dans la gestion. Il est vrai qu’un autre conseiller général peut obtenir les mêmes résultats ! Mais j’ai mis trois ans à me familiariser avec le fonctionnement de la collectivité et à établir une relation de confiance avec le personnel administratif.
Quelles sont vos perspectives pour le canton ?
Est-ce intéressant pour le canton que le conseiller général qui le représente soit remplacé pour trois ans ? J’en doute… Mon slogan pour cette campagne est « la force dans la continuité ». La stabilité est importante pour le quotidien du canton. Depuis mon élection, quatre millions d’euros ont été investis pour le premier canton d’Ajaccio et trois millions d’euros sont d’ores et déjà réservés pour achever notamment le dossier capital du désengorgement de la ville. Après trois ans de procédure pour obtenir les expropriations, les premiers travaux sont réalisables d’ici la fin de l’année pour un montant de 1.2 million d’euros.
Comment se traduit votre implication pour la région corse ?
J’ai été élu, en tant que conseiller général, président de la Conférence régionale de la santé et de l’autonomie (Crsa) et j’assume toute l’organisation de cet organe consultatif de l’Agence régionale de la santé (Ars). L’Ars est chargée d’établir un plan de santé d’ici fin 2011 et s’appuie, dans cette mission, sur la Crsa. C’est un outil de construction important pour le plan de santé qui sera opposable par les Corses pendant six ans. Je participe à cette construction depuis une année et l’échéance est courte. Un passage de relais pourrait engendrer une perte de temps qui n’est pas dans l’intérêt des Corses.
Et au niveau national ?
Je siège au nom des conseillers généraux de France notamment à la Commission nationale pour l’accès aux origines personnelles (Cnaop). C’est pour moi la continuité de mon investissement en tant que président du Conseil des familles en Corse chargé des adoptions. Je devrais rejoindre d’ici avril une mission parlementaire sur la révision de l’accouchement sous X. Si je ne suis pas élu, je ne pourrais pas participer à ce travail qui représente un intérêt humaniste et intellectuel majeur.
Vous vous présentez sans étiquette pour cette élection, mais vous appartenez à la famille libérale. La candidature de Laurent Marcangeli, qui a l’investiture de l’UMP, représente un risque de dispersion des voix de quel ordre, selon vous ?
C’est un scrutin uninominal qui permet de voter pour un homme et la confiance qu’on lui accorde. La multitude de candidatures est d’ailleurs plutôt saine pour la démocratie. Je n’ai pas renouvelé ma carte à l’UMP depuis 2009 et j’ai décidé de ne plus adhérer à aucun parti politique national. Je revendique cependant l’étiquette « Majorité départementale ». J’ai la confiance du président du Conseil général, Jean-Jacques Panunzi, qui a participé à l’inauguration de ma permanence avec cinq autres conseillers généraux. J’appartiens pleinement à cette majorité de gestion qui a été consensuelle. Nous avons travaillé avec l’opposition de façon cohérente sans le moindre fossé politique.
Etes-vous confiant pour cette élection ? Que ferez-vous en cas de défaite ?
On ne peut jamais être confiant. Je suis serein quant aux résultats que j’ai obtenus. Je continuerais avec la même ardeur si je suis réélu et j’arrêterais toute vie politique en cas de défait. Je n’ai pas à ce jour d’ambition pour 2014, nous ne savons pas encore quels seront les contours de la réforme des collectivités pour la Corse.
Interview réalisée par M.K