Joseph Colombani (Prunelli di Fium’Orbu) : « Remettre l’intérêt collectif au centre du débat politique »
Quelles sont les revendications liées à votre canton ?
Comme vous le savez, nous sommes dans un canton du monde rural. On y retrouve donc tous les aspects liés à cette vie. Nous devons remettre le problème économique au centre du débat politique. Il s’agit d’une économie identitaire, écologique et solidaire. Ces notions intègrent le nationalisme de Pasquale Paoli, c’est celui du siècle des Lumières, des Droits de l’Homme et du respect des autres peuples. Nous n’avons une vision conquérante.
Que représente cette élection ?
C’est, à mon sens, une élection très importante. Les cantons vont disparaître d’ici trois ans. Il va y avoir une refonte totale au niveau de ces institutions. Nous, nationalistes, devons être présents pour cette ultime échéance et être là quand aura lieu cette refonte afin de proposer autre chose qu’un « Super Conseil Général ». Il y a, en Corse, des bassins de vie et des raisons de développer ces territoires en les intégrant, comme dans tous les domaines, dans une indispensable notion d’intérêts collectifs. Par ailleurs, le score réalisé, ici, par les nationalistes lors des territoriales (1400 voix) a marqué le signe d’une avancée sur le plan démocratique. On se devait de poursuivre dans cette voix.
Quels sont les problèmes rencontrés dans le canton ?
Ils sont multiples et liés à un ensemble. Sur le plan médical, par exemple, il y a une clinique à Purti-Vecchju, un hôpital à Bastia, nous sommes situés entre les deux et, avec 20000 habitants, nous n’avons rien ! Le milieu rural, où la drogue sévit, perd, d’une manière générale ses repères. Les gens ont une vision citadine des choses. Quant aux élus, ils se contentent de défendre leur commune au lieu de proposer un réel programme incluant les besoins de la population du canton.
Que proposez-vous ?
On veut s’inspirer du modèle de Paul Jo Caitoculi. On peut, dans un canton, parler d’autre chose que de voirie et de social. Ce ne sont, certes, pas des thèmes mineurs mais on peut les dépasser. Il faut une vraie réflexion sur l’urbanisation, une proximité avec les gens. Et surtout remettre l’intérêt collectif au centre du débat politique.