Michel Giraschi (Corsica Libera) : « Proposer une alternative autour des intérêts collectifs du peuple corse »
Quels sont les enjeux de ces élections cantonales ?
Ils sont simples : ce canton regroupe l’ensemble des maux de la Corse. Il nous est impossible de dissocier le débat lié aux compétences du conseil général du projet de société et du choix de développement que nous avons choisis pour la Corse. Sur notre canton, on retrouve un développement économique dans la droite ligne du PADDUC de Camille de Rocca Serra, basé essentiellement sur l’économie résidentielle, ou présentielle. Les conséquences désastreuses de ce ²pseudo-développement se mesurent à tous les niveaux, en matière sociale, économique, culturelle, environnementale. Il est donc essentiel pour nous de proposer une alternative à la politique menée par le clan et elle doit se construire autour des intérêts collectifs du peuple corse et de la Corse. L’outil essentiel de cette alternative est la citoyenneté Corse, qui permettra de maitriser la spéculation immobilière et donc les prix dans l’immobilier, de favoriser la corsisation des emplois, de mettre en place un corps électoral plus proche des réalités et des aspirations du peuple corse…
Quelles actions jugez-vous nécessaires dans le canton ?
Le canton est marqué par de forts déséquilibres, au niveau social, économique, et entre les territoires et les communes qui le composent. L’accès au logement pour tous est notre priorité car le principal problème rencontré par les Corses dans l’Extrême-Sud est l’absence de logement à l’année à des prix abordables. Il est à souligner qu’aucuns logements sociaux n’ont été construits par les différentes collectivités. Aujourd’hui, les seuls projets en la matière sont portés par des entreprises privées avec toutes les dérives spéculatives que l’on peut imaginer. La réorganisation, la rationalisation et la mutualisation des moyens, des secours, et des équipements doivent être au cœur de la politique menée dans notre canton, mais surtout dans la perspective de la réforme des institutions et de la suppression des départements. Au niveau de la santé nous proposons un maillage du territoire avec des « casi medicali », de 8 à 10 lits permettant de maintenir les personnes âgées dans les communes rurales dans leur environnement habituel. Développer des structures médicales publiques complémentaires travaillant en collaboration avec les structures privées existantes, pouvant drainer toute la population, de Bunifaziu à Sulinzara, en passant par l’Alta Rocca.
« Corsica Libera » est fortement représenté lors de ces cantonales. Est ce le signe d’un nouvel investissement sur le terrain électoral ?
Corsica libera est l’une des principales forces politiques de Corse, nous avons vocation à occuper l’ensemble des terrains de luttes pour défendre les intérêts du peuple corse. Ces élections peuvent être à mon sens considérées comme un de ces terrains, et c’est dans cet esprit que nous les abordons. De plus, il paraît évident que si les conseils généraux disparaissent avec la réforme des collectivités territoriales, il demeurera (comme nous le préconisons) une représentation territoriale (une sorte de nouveau canton) garantissant la représentation des communes rurales au sein des futures institutions de la Corse. S’investir sur ce terrain, c’est se préparer à s’investir dans les futures institutions de la Corse.