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Dominique Acker, administrateur provisoire

jeudi 1er novembre 2012, par Journal de la Corse

Dominique Acker, inspectrice générale des affaires sociales, Jean-Louis Bonnet, inspecteur général des affaires sociales, et Hubert De Beauchamp, conseiller général des établissements de santé, ont été désignés, par leur ministère de tutelle, pour assurer l’administration provisoire du centre hospitalier d’Ajaccio. Dominique Acker, qui occupe durant cette période d’une année renouvelable, la fonction de directeur de l’établissement, nous en explique les rouages. Elle s’efforce, également, de répondre aux inquiétudes du personnel hospitalier.

En quoi consiste votre mission ?

Nous sommes là pour enclencher une dynamique, qui comporte deux aspects : la reconstruction de l’établissement sur le site du Stiletto et dont le programme a été lancé et le redressement de l’hôpital actuel durant cette période intermédiaire qui devrait s’étaler jusqu’à la fin 2017, date à laquelle est prévue la nouvelle structure. C’est une période très importante.

Comment l’envisagez-vous ?

On a voté un projet médical qui définit la vie de l’établissement pour les cinq ans à venir. Il trace ce que sera le nouvel hôpital mais également la trajectoire pour y arriver et notamment toute une série d’activités et d’opérations menées durant cette période intermédiaire. Cela va se traduire par plusieurs priorités : la totale reconstruction du service des urgences, l’ouverture, début décembre, d’une unité de chirurgie ambulatoire, puis, à court terme, d’une unité neuro-vasculaire pour l’accueil des AVC, l’accueil des personnes âgées (le service gériatrie passera de 12 à 20 lits), la cardiologie (partenariat avec la clinique du golfe).

Les syndicats dénoncent des suppressions d’emplois à venir qui, selon eux, ne correspondraient pas à la réalité du terrain depuis des années. Que leur répondez-vous ?

La question des emplois est extrêmement importante mais il faut la traiter de manière sereine sans généraliser. Certains services sont en sureffectif, d’autres non. Il s’agit de savoir, en amont, quels sont nos moyens et faire en sorte qu’ils soient utilisés au mieux. Il y a, aujourd’hui, des organisations qui ne sont pas performantes, des activités qui pourraient tourner avec moins de personnes, et d’autres, en revanche, qui nécessitent des personnes supplémentaires. Le travail consiste à mettre tout ceci à plat, rééquilibrer, reconvertir certaines activités, redéployer des personnels en réduisant, dans certains cas, et en augmentant dans d’autres. C’est un chantier important que l’on devra réorganiser.

L’établissement accuse un déficit cumulé de 74 millions d’euros. Ne faudra-t-il pas songer, à un moment donné, à un effacement total ou partiel de cette dette sous peine de placer le futur hôpital dans une situation délicate ?

Nous avons, pour l’instant deux missions : faire sortir le nouvel hôpital, en faire un outil performant et redresser les comptes annuels afin d’avoir des exercices équilibrés. Ensuite, nous aborderons le passif en précisant qu’il mérite, effectivement, un traitement particulier. L’en cours d’emprunts (50M d’euros) n’est pas très important par rapport aux autres hôpitaux de France. La situation se stabilise. Il conviendra de trouver un équilibre financier dans le fonctionnement.

Les praticiens sont de moins en moins nombreux dans l’établissement. Beaucoup partiront à la retraite. Comment attirer de nouveaux médecins dans une telle période ?

C’est un problème pour l’ensemble de la Corse, il faut prendre en compte l’évolution de la démographie médicale. On a, aujourd’hui, des médecins qui arrivent à l’âge de la retraite sans que l’on ait anticipé la relève. Nous allons travailler avec l’ARS, les CHU de Marseille et de Nice afin d’attirer des jeunes et de les sédentariser sur l’établissement. On un bâti, certes, peu extraordinaire mais des services rénovés et attractifs. Nous arriverons à attirer des jeunes médecins susceptibles de prendre la relève.

Interview réalisée par Joseph Albertini

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