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DES VŒUX POUR LA CORSE

jeudi 10 janvier 2013, par Journal de la Corse

Jour de l’an 2013. Vœux habituels des dirigeants à leurs concitoyens, des médias à leur public et des individus à leurs proches. Ici, dans cette chronique, pourquoi ne pas les adresser à notre île elle-même ? Ô Corse, mère de ceux que tu as mis au monde, de ceux qu’avec bienveillance tu as accueillis dans ton sein, et qui tous te chérissent, puisse le ciel t’accorder en ce jour consacré, les seuls dons essentiels que tu nous aies appris à lui demander par une antique formule : Pace e salute, la Paix et la santé !

La suite des siècles d’un tragique passé t’a marquée de l’affreux souvenir des guerres, de la désolation des champs de bataille et du sang qui y fut versé, comme de la dévastation des pays et des peuples. C’est pourquoi tu connais l’inestimable valeur de la paix. Elle est l’absence de guerre dans la liberté. Depuis cinquante ans cette paix est tienne dans notre République et dans l’Europe et nous te la devons. Puisses-tu la conserver définitivement. Que le ciel te donne aussi la santé ô Corse ! Et celle-ci te manque actuellement. Ton corps est frappé de cette maladie de langueur qu’est le dépeuplement des campagnes. Presque tous tes habitants résident dans les grandes agglomérations urbaines et quelques bourgs sur les rivages. La dépopulation avait commencé par l’exode de tes jeunes vers le continent et ses emplois publics. Aujourd’hui, les montagnards ont quitté leur village et sont allés vers la côte et ses villes. Les campagnes sont désertes et abandonnées, l’agriculture régresse. Tu es actuellement, ô Corse, presqu’entièrement tributaire de l’extérieur pour ton ravitaillement en produits vitaux. Oui, puisses-tu retrouver l’équilibre de ton corps et la santé. Tels sont les deux souhaits essentiels, la paix et la santé, que nous formulons ici. Mais aussi, pour faire bonne mesure, ajoutons d’autres vœux pour mettre fin au marasme actuel dans lequel tu te trouves, et améliorer ta situation. Une fois de plus, tu es confrontée aux activités néfastes des malfaiteurs. Les nuages s’accumulent et l’éclaircie se fait attendre. Le respect de la vie humaine est un principe de civilisation, présent dans les mœurs et les lois qui te régissent. Le mal dont tu souffres n’est pas incurable et lorsqu’on connaît le mal, la guérison est en vue. Puisse le ciel la hâter. Pour le reste, et assurer ta prospérité, puissent enfin tes enfants se débarrasser de l’esprit de parti qui n’est souvent que le parti-pris. Puissent-ils être vrais, lorsqu’ils traitent de ton avenir, sans esquive, ni langue de bois, et encore moins contre-vérités et double langage, car ton avenir sera alors assuré dans ce miroir de la sincérité et de la vérité : celui-ci est le seul qui vaille, parce qu’il est le seul dans lequel tu te reconnaîtras. Bon di e bon’annu !

Marc’Aureliu Pietrasanta

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