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De New York à Athènes : l’internationale des Indignés contre l’internationale du fric

jeudi 27 octobre 2011, par Journal de la Corse

De violents incidents ont éclaté mercredi en marge de manifestations massives contre l’austérité en Grèce, à quatre jours d’un sommet européen qui pourrait décider d’augmenter la puissance de feu financière face à l’aggravation de la crise de la dette dans la zone euro. Les Grecs n’en peuvent plus de subir la succession des plans d’austérité et un nombre croissant de citoyens a décidé de n’arrêter le mouvement qu’avec la chute du gouvernement.

Plus de 200.000 manifestants en grande colère

Jamais la Grèce n’avait connu pareille mobilisation. Ce sont plus de 200.000 personnes qui ont manifesté dans les grandes villes grecques pour protester contre un nouveau train de mesures d’austérité imposé par le gouvernement de gauche lequel refuse toujours d’imposer l’église orthodoxe et les armateurs. Des affrontements ont opposé des groupes de jeunes et des policiers dans le centre d’Athènes. Malgré cette colère et un réel risque de guerre civile, le projet de loi sur les nouvelles mesures d’austérité a été adopté dans la soirée par le Parlement grec lors d’un premier vote "sur le principe". Sur les 295 députés présents, 154 députés du Pasok, le parti socialiste au pouvoir, ont voté en faveur du projet, dicté par les créanciers du pays, Union européenne et Fonds monétaire international. Tous les partis de l’opposition, 141 députés présents, ont voté contre.

Un tonneau sans fond

La Grèce traverse sa troisième année consécutive d’une récession qui s’aggrave et connaît sa cinquième grève générale de l’année. Un sommet européen est prévu pour obliger l’Allemagne à accepter un fonds d’intervention que la France voudrait de 2 milliards d’euros. Début novembre se réunit le G 20 qui tirera le bilan de la crise européenne. En attendant les agences de notation ont à nouveau baisser la note espagnole montrant ainsi que la contagion gagne. Car si l’Espagne s’écroule suivront le Portugal, l’Italie et derrière la France. La crise serait alors incontrôlable. Les Grecs n’en peuvent plus de payer pour l’incurie de leur gouvernement qui, bien de gauche, continue à épargner les plus nantis qui organisent la fuite des capitaux vers les paradis fiscaux. L’économie capitaliste mondiale est devenue un tonneau sans fond que les dirigeants s’évertuent à vouloir remplir avec l’argent des contribuables sans espoir de voir la fin du cauchemar. La question qui commence à émerger de cette crise est et si l’Europe telle qu’elle a été imaginée par les marchés n’était tout simplement qu’une gigantesque impasse ?

Le mouvement des Indignés devient mondial

Le 15 octobre ce sont des millions d’indignés qui ont manifesté à travers le monde. 85 pays et 981 villes sont entrés dans la révolte. On a ainsi pu compter près d’un million de manifestants en Espagne (dont 400 000 à Barcelone, 250 000 à Madrid), des centaines de milliers en Italie (dont au moins 200 000 à Rome) où l’on ne retiendra d’ailleurs que les violences du black bloc, des centaines de milliers en Israël, plus de 100 000 au Portugal, des dizaines de milliers en Allemagne, Grèce, États-Unis, Belgique, Pays-Bas, des milliers en Australie, France, Suisse, Grande Bretagne, Pologne et dans des dizaines d’autres pays. Rappelons-les, plus d’un millier de villes dans le monde ont connu des manifestations ! Le mouvement est présent à Wall Street au cœur de l’empire spéculatif américain. Le mouvement américain qui campe sur place se veut non-violent et table sur la durée. À l’unisson avec les Grecs tous ces indignés disent qu’ils ne lâcheront rien tout simplement parce qu’on leur demande de payer pour des spéculateurs qui prennent notre argent lorsqu’ils gagnent et exigent que nous payions lorsqu’ils perdent. Le mouvement est encore majoritairement pacifiste. Les gouvernants du monde doivent cependant craindre une radicalisation qui débouchera sans aucun doute sur une violence pré-révolutionnaire.

GXC

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