La crise prend-elle aussi des vacances ? On pourrait le croire, tant on en parle moins. Même qu’on essaie de ne donner que des bonnes nouvelles : en août, la météo a fini par se mettre au beau sur tout le territoire, et la France a évité de justesse la récession, avec une bonne récolte de médailles d’or à la clé. Les problèmes peuvent attendre la rentrée. Pas vraiment, mais on peut faire semblant d’y croire. Après tout, contre la crise, il y a des tas de remèdes, en attendant de trouver des solutions.
Vacances, on oublie presque tout
Qu’est-ce qui reste quand tout fout le camp ? Le sable, la mer et le soleil quand celui-ci daigne enfin briller pour tous. Les vacances étaient jusqu’alors sacrées. Pas question de ne pas en profiter. Enfin pas pour tout le monde. Grecs, Italiens… Cet été, 60% des touristes italiens ne sont pas venus en Corse, un coup dur pour l’industrie du tourisme insulaire, les Italiens représentant la moitié de la clientèle étrangère. En juillet, la destination affichait un déficit de 60.798 voyageurs par rapport au même mois de 2011. Selon l’Agence du tourisme de la Corse, cette baisse est à imputer à la crise, avec la perte de pouvoir d’achat et les fins de mois difficiles. Et sur le continent, la morosité est aussi de mise, puisqu’un sondage annonçait que trois Français sur cinq allaient renoncer aux vacances, quitte à ne partir qu’à la dernière minute, lorsqu’une accalmie, aussi bien climatique que financière, se présente. Bémol à cet élan : la Corse n’est pas prête pour ce type de tourisme promotionnel et virtuel. On attend les chiffres d’août ensoleillé pour tenter un premier bilan estival, parce que juillet a été morose, comme le montre l’étude d’Atout France. Concernant les perspectives sur l’ensemble de la saison estivale (juin-septembre), les quelque 1.250 professionnels interrogés s’attendent à enregistrer une fréquentation globale en recul par rapport à l’an dernier (exception faite de Paris qui anticipe une hausse grâce à la fréquentation des Américains, des Canadiens et des Asiatiques). Les raisons invoquées sont bien sûr la météo désastreuse de début de saison et la baisse du budget des vacanciers.
Rire pour oublier
Lorsqu’on regarde les programmations, force est de constater que les spectacles d’humoristes, eux, affichent complet. Le public veut rire pour oublier la crise. Finalement, le rire en temps de crise, c’est peut-être encore le meilleur remède. Et la Corse est une destination de tournage, notamment de comédies. Ainsi, François-Xavier Demaison est-il revenu dans l’île, lieu de ses vacances d’enfant, pour tourner « Comme des frères », qui sortira en novembre, avec Nicolas Duvauchelle. Comme le dit le réalisateur-acteur, « c’est pour oublier l’ennui, en repensant à certaines vacances pluvieuses, qu’est né mon besoin de me créer un monde, mon énergie et mon envie de faire rire… ». Et dans une interview du Journal de l’été (supplément de Var Martin), Fabien Onteniente, le metteur en scène et scénariste, évoque « Camping 3 », toujours en écriture, dont le tournage est prévu en Corse durant l’été 2014. Mais le rire n’est pas le seul remède à la crise.
La crise doperait la libido
En effet, à la question « Qu’est ce qui peut procurer du plaisir, et qui, en ces temps de crise, ne coûte rien ? », les Britanniques répondent : « Le sexe ! ». Lorsqu’on leur a demandé quel était leur passe-temps gratuit favori face à la crise, une majorité s’est exprimée pour les rapports sexuels. Se glisser sous la couette est donc leur activité préférée, et ce, pour 37% des deux milliers de personnes interrogées. Arrivent ensuite le bavardage entre amis (18%), le lèche-vitrines (9%), le musée, pourtant gratuit outre-Manche, arrivant bon dernier (6%). Ce sondage de l’institut YouGov a été publié quelques mois après le début de la crise financière. Les Français ne démentent pas ce passe-temps gratuit, puisqu’ils seraient 71% à penser que les plaisirs de la chair sont essentiels, et 82% à le pratiquer régulièrement. De quoi doper, non pas uniquement les chiffres de la natalité, mais le commerce du plaisir : prostitution de luxe, sex-toys, sex-shops, lingerie coquine, films pornographiques connaissent une nette progression de leur chiffre d’affaires. Tout comme l’industrie du préservatif, qui annonce une augmentation de 40 à 50%. Au moins, pendant l’amour, personne ne pense que les bourses sont vides !
Maria Mariana