En 2011, Ajaccio fonctionnera avec un budget de 121 M€
Le débat d’orientations budgétaires avait été houleux, le conseil municipal consacré au vote du budget primitif pour l’année 2011 a été serein. Les trois élus de l’opposition ont voté contre ce budget qui s’élève à 121 M€
« C’est plus qu’un projet de budget, c’est un projet de ville qui nous est proposé », constate, le conseiller municipal Gérard Mary. Après un peu plus d’une heure de présentation et d’intervention des élus de la majorité et de l’opposition, le budget primitif pour l’année 2011 a été adopté. Seuls trois membres de l’hémicycle ont voté contre ce projet : Simone Guerrini, Laurent Marcangeli et Fabrice Laudato (qui était représenté). Mais leurs critiques avaient perdu de leur virulence, véhémence qui s’était exprimée lors du débat d’orientations budgétaires organisé fin février. « Merci l’Anru », a commencé Laurent Marcangeli, sur un ton inhabituellement posé, peu enclin cette fois-ci à suivre la voie de l’éloquence fougueuse qui lui est propre. Il estime en effet que ce programme de l’Agence nationale de rénovation urbaine « permet à notre ville et à nos quartiers défavorisés de recombler les retards, d’avoir de nouveaux projets et de rétablir une certaine douceur de vivre, de la dignité et, je l’espère, de l’activité économique ». Il en profite pour rappeler au député-maire qu’il avait voté contre ce projet à l’instar de l’ensemble du groupe du parti socialiste lorsqu’il avait été soumis à l’Assemblée nationale. « Sans ces programmes, que propose la municipalité ?, interroge-t-il. Quand parviendrions-nous à l’extinction de la dette ? En étalant cette dette, sommes-nous gagnants ? ». Dans son propos, le jeune élu de l’UMP a rappelé que « l’opposition existe et fait entendre sa voix. Il ne s’agit pas de caricature mais de la vision que l’opposition a de la gestion de la ville par l’équipe municipale ». C’est vrai qu’ils étaient sept en septembre 2008 et ne sont plus que trois aujourd’hui. Et qu’ils sont parfois tentés de hausser le ton et de préférer la provocation pour peser dans un hémicycle toute entier acquis à Simon Renucci et ses adjoints. Cependant, a insisté Laurent Marcangeli, « je n’ai pas été un opposant systématique, j’ai voté des projets en faveur de l’intérêt général des Ajacciens et des Ajacciennes ».
Premier poste de dépenses : les frais de fonctionnement
Le projet de budget primitif pour l’année 2011 s’élève à 121.289.622 €, recettes et dépenses confondues. 86.394.638 € sont mobilisés pour le fonctionnement, soit 71% du budget total, tandis que l’investissement représente 28.77% avec 34.894.984 €. Les recettes de fonctionnement enregistrent une légère augmentation de 1.31% et atteignent 86.394 M€. Les impôts et taxes qui représentent le premier pôle des ressources avec 63.95% des recettes d’exploitation accusent une progression de 2.92% soit 1.568 M€ (48.87% proviennent des contributions directes, 42.1% des dotations de la Communauté d’agglomération du pays ajaccien et 9% des taxes diverses). Quant aux concours financiers de l’Etat, ils sont en nette baisse, comme l’avaient souligné l’adjoint aux finances, Charles Cervetti et Simon Renucci, eu égard aux orientations de la loi de finances qui prévoit le gel de l’ensemble des dotations globales, voire même une diminution pour certaines sections. En 2011, la ville d’Ajaccio gagne quelques places et passe du 476èmes aux 522èmes rangs de l’indice pour la dotation urbaine de solidarité. Avec la baisse des personnes éligibles à l’aide pour le logement, l’augmentation du potentiel fiscal par habitant, Ajaccio est devenue plus riche qu’en 2009. Un paradoxe lorsque l’on constate la progression de la précarité, quel que soit le milieu social. « Nous se serons bientôt plus éligible », soupire Charles Cervetti, précisant que cette dotation s’élève à un million d’euros.
35 M€ d’investissement
Les recettes de fonctionnement se chiffrent donc à 86.394.638 € avec des frais de personnel qui représentent 64.60%. C’est sur ce chiffre que se cristallisent les critiques de l’opposition. Anticipant les réactions hostiles, Charles Cervetti s’est montré rassurant. « L’évolution relativement modérée de ces dernières années reflète l’arrivée à maturité de l’organisation des services. Les procédures mises en place pour maîtriser la dépense produisent leurs effets. Le projet pour 2011 s’appuyant sur un prévisionnel rigoureux et réaliste permettra de maintenir l’effectif municipal et de continuer à travailler pour une meilleurs qualité et efficacité des services rendus aux Ajacciens ». Enfin, la commune affiche sa volonté de poursuivre sa politique d’investissements en faveur des Ajacciens. Près de 35 M€, soit 29% du budget total, seront ainsi consacrés cette année à la réalisation de nouveaux projets structurants. Toujours sur un ton optimiste, Charles Cervetti a assuré « l’engagement de la ville de chaque année pour diminuer l’endettement de 500.000 € ». Car, pour 2011, la dette représente 9.383.532 € dont 6.620.914 € de remboursement de capital. La ville cumule vingt-neuf emprunts bancaires en cours auprès de six établissements prêteurs. « L’étalement est la meilleure façon de gérer la dette », a précisé Charles Cervetti.
M.K