La dette souveraine grecque et la zone euro. Ballet des politiques et des économistes. Situation périlleuse de la Grèce et de ses finances. Cette histoire à épisodes vient nous rappeler que les Etats aussi peuvent faire faillite. La faillite avec toutes ses conséquences : perte de la souveraineté pour l’Etat, perte des ressources et ruine pour les particuliers. On en revient à des fondamentaux. En même temps ce sont des banalités. L’exemple grec illustre ce fait que le social, le juridique et le politique sont dépendants de l’économique et par conséquent des finances procurées par ce dernier. Mais les finances peuvent être procurées par l’emprunt également, forcément gagé sur les capacités économiques de productions et d’échange. Elémentaire mon cher Watson. C’est pourquoi qui dit autonomie ou indépendance dit endettement, dit capacité de rembourser capital et intérêts, et en cas d’incapacité de régler et de cessation de paiements perte de niveau de vie et appauvrissement. Ce sont peut-être des lieux communs. Mais c’est le choc des réalités. Ce qui vaut pour un Etat est valable pour toute collectivité ou toute institution. A ce sujet, on ne peut s’empêcher de penser aux universités. Elles ont demandé et obtenu leur autonomie face à l’Etat. La réforme est désormais en vigueur. C’est maintenant que les questions de budget vont se poser. Certes, il y aura toujours une dotation de l’Etat. Mais la liberté de chacune des universités va donner une importance bien plus grande à la compétitivité. Les dotations de l’Etat vont donc être attribuées, en priorité, à des pôles d’excellence qui vont se mettre en place. On peut penser qu’il y en aura une demi-douzaine ou une dizaine en France. Mais selon le modèle américain, les programmes universitaires vont s’établir en intelligence avec les entreprises. Celles-ci contribueront elles aussi au budget des universités. Les liens entre l’université et l’entreprise vont se développer. Il y aura donc des campagnes de levée de fonds privés auprès principalement des grands groupes d’entreprises (A l’exemple des fondations) . Il faut considérer aussi que les nouvelles sciences sociales et économiques sont les outils des hommes d’action dans le monde moderne. Ceux-ci ne peuvent se permettre de prendre du retard sur les faits. L’informatique et la mondialisation, non seulement accélèrent le mouvement économique mais entretiennent un besoin capital d’information. L’expansion des sciences nouvelles va s’accroître encore. L’économique et le social vont exiger de plus en plus de professionnalisme, lui-même de plus en plus pointu. Déjà, par exemple, l’existence du Net crée des emplois nouveaux de spécialistes, pour régler les problèmes juridiques de la propriété littéraire et artistique. Chaque discipline scolaire est en transformation. Il est évident que les universités des régions pauvres, auront plus de difficultés à obtenir des fonds privés. Ne risquent-elles pas ainsi d’être mises en situation d’infériorité ? Tout ceci peut ne pas être sans conséquence sur le débouché des étudiants vers des emplois. Les entreprises comme les administrations choisiront d’embaucher selon des indicateurs et des classements d’excellence. Ce ne sont là que quelques interrogations parmi d’autres. Croisons les doigts pour le financement de l’université de Corse.
Marc’Aureliu Pietrasanta