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CHRONIQUES MEDITERRANEENNES

mercredi 27 octobre 2010, par Journal de la Corse

Le sommet Algérie-Italie de 2010 renvoyé aux calendes grecques Le sommet Algérie-Italie était prévu de longue date pour le 19 octobre. Il devait réunir à Alger le président Bouteflika et le chef du gouvernement italien pour discuter des relations bilatérales de deux pays et entre autre sujet du Galsi. Il a finalement été reporté à une date ultérieure non précisée avec pour motif officiel une tendinite affectant la main gauche du président italien. Selon une source gouvernementale italienne le sommet a été juste renvoyé, pas annulé. Mais aucune date n’a encore été fixée. Il est exact que Berlusconi a une tendinite à la main gauche et a dû être opéré. Il aurait donc été contraint d’annuler tous ses rendez-vous pour pouvoir poursuivre sa convalescence. Il avait déjà dû annuler un déplacement à Belgrade, en Serbie. Pour autant on est en droit de s’étonner de ce qu’une intervention bénigne ait de telles conséquences. Le sommet d’Alger devait donner lieu à la signature d’une demi-douzaine d’accords dans différents domaines tels que l’Énergie, les Travaux publics et de l’Armement. Des centaines de millions d’euros étaient en jeu. La lutte antiterroriste et l’immigration étaient également au programme de cette visite du Chef de gouvernement italien. Berlusconi devait être accompagné d’une importante délégation d’hommes d’affaires et d’opérateurs italiens ce qui rend encore plus étrange cette annulation. D’importantes transactions militaires Parmi les dossiers qui devaient bénéficier d’une attention particulière, figure notamment celui lié à l’acquisition par l’Algérie d’hélicoptères destinés à l’Armée et à la Police. C’est le constructeur italien d’hélicoptères « Agusta Westland », filiale du Groupe italien « Finmeccanica », qui devrait fournir les 24 appareils destinés à renforcer l’Unité aérienne de la Direction générale de la Sûreté nationale. La société italienne devrait également livrer une dizaine d’appareils de type « Super Lynx » à la marine algérienne. Le sommet Bouteflika-Berlusconi devait permettre d’officialiser les contrats d’achats. L’annulation du sommet ne remet certainement pas en cause les contrats mais en retarde durablement les conséquences financières. Une communication stratégique En marge de sa visite officielle à Alger, Silvio Berlusconi comptait pouvoir débloquer le difficile problème d’accréditation de la chaîne de télévision tunisienne privée Nessma TV, dont il est actionnaire. Cette chaîne à vocation maghrébine et qui est disponible pour le public algérien, ne possède pour le moment, aucun statut juridique ni commercial dans ce pays. Les autorités algériennes invoquent des raisons politiques pour expliquer leur refus d’accréditation. Elles accusent la chaîne privée de pencher en faveur des intérêts marocains pour ce qui concerne les sujets touchant au Sahara Occidental. L’Algérie veut la disparition de la carte géographique présentée par la chaîne et intégrant le Sahara occidental au Maroc. Enfin, dans l’émission locale de jeu « Qui veut gagner des millions », les questions posées par l’animateur marocain, Rachid El Ouali, indiquent le Sahara comme faisant partie intégrante du territoire marocain ce qui heurte Alger. Al Jazeera n’a pas pu s’implanter en Algérie à cause du même problème. Berlusconi avait également dans son agenda l’idée de jouer au médiateur entre le Maroc et l’Algérie. Des conséquences pour le Galsi Le report de ce sommet n’est pas une bonne nouvelle pour le Galsi qui n’en finit pas de débuter. Les travaux de départ n’ont toujours pas débuté. Les difficultés entre Paris et Alger auraient déjà mis de l’eau dans le gaz destiné à la Corse. Mais voilà que désormais le torchon brûle entre le pays fournisseur et le pays fourni. Autre souci pour le Galsi : il n’y a pas eu d’attribution de permis de recherche en 2010 et l’appel d’offres en matière d’exploration gazière a été également reporté. Il devait être lancé en juin. Du coup, l’attribution des permis ne devrait intervenir qu’en 2011. La cause serait l’effet du changement à la tête du secteur. Youcef Yousfi, le nouveau ministre de l’énergie voudrait redéfinir une nouvelle stratégie énergétique pour l’Algérie prenant plus en compte les besoins domestiques des Algériens. Cette pause retarde l’intensification des travaux d’exploration, sans lesquels l’Algérie est certaine de ne pas pouvoir réaliser son objectif d’exportation de l’ère Chekib Khelil, à savoir 85 milliards de milliards de mètres cubes de gaz par an. Sans un arbitrage dans les grands projets industriels énergivores, notamment pétrochimiques, la réalisation du gazoduc Galsi reliant l’Algérie à l’Italie via la Sardaigne serait compromise. Les quantités de gaz algérien pour alimenter « ce tuyau », seraient indisponibles. Un manque à gagner dans ce scénario de 2 milliards de dollars par an pour l’Algérie. GXC

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