Lisandru Plasenzotti comme Guy Orsoni végètent encore et toujours en prison malgré la mobilisation. Le journaliste Pierre Cangioni s’est excusé pour avoir tenu des propos on ne peut plus sensés sur la catastrophe de Furiani. Les députés ont voté une loi sur le rapprochement des prisonniers qui se révèle être une régression par rapport à la situation antérieure.
Deux jeunes Corses embastillés
Malgré les protestations, la JIRS, confortée par la chambre de l’instruction, s’obstine à refuser la liberté à Lisandru Plasenzotti et à Guy Orsoni. Pour le premier de ces détenus, le magistrat instructeur n’a toujours pas fourni à la défense la preuve qu’elle détenait une trace ADN que les enquêteurs auraient trouvée dans la cache d’armes d’Ajaccio. Et quand bien même, il faudrait se poser la question de savoir si une trace ADN autorise la justice à maintenir en détention provisoire un présumé innocent ? Les mobilisations notamment organisées par la LDH, le mouvement syndical et différentes associations, n’ont pour l’instant pas ébranlé les certitudes de magistrats qui semblent plus défendre leur image de marque que la vérité. Dans le cas de Guy Orsoni, la vérité judiciaire est encore plus caricaturale. Mis en liberté dans l’affaire du double meurtre de Baleone, Guy Orsoni a fourni un alibi vérifié pour ce qui concerne l’assassinat de Brahimi. Quant à l’affaire Castola, elle ne peut que déboucher sur une mise en liberté car là rien, mais alors strictement rien, ne raccroche Guy Orsoni à cet assassinat si ce n’est son patronyme. Malgré cela, les magistrats refusent la libération au prétexte que le jeune homme aurait choisi la cavale durant un an et demi au lieu de se présenter à la justice. Or Guy Orsoni rétorque qu’il a justement choisi de fuir les magistrats parce que son père qui s’était rendu à une convocation avait été emprisonné durant dix mois. Combien de temps peut-on garder emprisonné un homme simplement pour ne pas s’être rendu à justice ? Personne ne le sait. Mais cela arrivera bien un jour. La stratégie des magistrats consistent aujourd’hui à chercher à renvoyer Guy Orsoni devant une Cour d’assises, espérant que les jurés le condamneront malgré l’absence de preuves. C’est un procédé qui défie les règles de l’état de droit. C’est totalement injuste. Mais c’est légal. C’est surtout absurde. La campagne sur la JIRS gagne des points chaque jour en Corse. L’entourage de Guy Orsoni a déjà fait savoir que le mois de février serait d’une lutte frontale avec la JIRS. En pleine campagne électorale, le pouvoir a du souci à se faire d’autant que le comité Vérité Justice a prévenu qu’il serait présent à chaque visite de candidat.
Pierre Cangioni a eu raison de s’exprimer
Pierre Cangioni a déclaré que pour tirer les enseignements de la catastrophe de Furiani il serait bon que la société corse analyse sa part de responsabilité et il a eu raison. Ce n’est pas faire injure aux malheureuses victimes que de reconnaître que l’effondrement de la tribune avait pour origine des manquements des fonctionnaires d’état, mais aussi des magouilles financières qui servaient des intérêts locaux. Sans une telle honnêteté, les leçons de ce terrible événement seront faussées et reviendront à un victimisme sans lendemain. De la même manière, en suivant les propositions de grand journaliste sportif, il paraît plus efficace que des matchs se déroulent ce jour (à l’exception de ceux impliquant les équipes corses) mais que les joueurs portent un brassard noir et qu’un discours soit lu en début de rencontre.
Une loi régressive
La LDH a démontré que la loi votée par les députés concernant le rapprochement des prisonniers est régressive par rapport à la situation antérieure. Ce sera en effet désormais l’administration pénitentiaire qui décidera si un tel rapprochement est possible ou non. En l’absence de nouvelles places de prison on voit mal comment elle pourrait donner son accord. Mais surtout, les critères d’acceptation seront totalement subjectifs alors que la loi déjà existante établissait qu’un tel rapprochement était obligatoire sans que la pénitentiaire ait à donner son avis. Comme quoi l’enfer est pavé de bonnes intentions.
GXC