Accueil du site > Societe > CHRONIQUE 2
 

CHRONIQUE 2

jeudi 15 juillet 2010, par Journal de la Corse

Les nationalistes àl’offensive Énergie, prélèvement ADN, prisonniers, les nationalistes de toutes obédiences sont omniprésents sur le terrain politique et donnent même l’impression d’être les seuls tant sont faibles les voix des autres partis. ADN et prisonniers Les indépendantistes sont aujourd’hui de toutes les mobilisations. Avec raison, ils s’opposent aux prélèvements ADN opérés dans le seul but de créer un fichier qui pourra éventuellement servir dans la lutte antiterroriste. On se souviendra opportunément que le fichier des Juifs fut constitué avant-guerre dans le seul but de lutter contre l’immigration clandestine en provenance de l’Europe orientale. C’était tout au moins le prétexte officiel. Car bientôt et dans l’ombre tous les Juifs furent consignés sur ces fiches de carton qui servirent ensuite àla police française lors des rafles de 1942. La morale de cette histoire et qu’on ne sait jamais àquoi peuvent servir les renseignements ainsi engrangés et qu’il est du devoir du citoyen de s’en inquiéter avant le drame. Aujourd’hui l’informatique permet le croisement des fichiers et une efficacité redoutable. Que les délinquants sexuels ou les voyous soient ainsi contrôlés n’a rien de dérangeant. Mais prélever l’ADN d’un manifestant est tout simplement choquant. Le refus ce prélèvement est donc un devoir citoyen. Le rapatriement des prisonniers, réclamé par la classe politique corse mais notamment par les nationalistes est également une affaire de principe. Sous certaines conditions ce n’est que l’application de la loi. Le CAR a raison d’insister sur les places vacantes qui existent àBorgo ou àCasabianda. Des promesses ont été faites et jamais tenues. On se souvient de la prison d’Ajaccio qui devait pousser dans la banlieue ajaccienne et qui avait été rayée de la carte lors du passage éclair d’un obscur secrétaire d’état. On se rappellera que la prison d’Ajaccio, qui est un défi permanent aux droits les plus élémentaires des prisonniers mais aussi des gardiens, devait être réhabilitée. À la Saint Glin Glin vraisemblablement. La seule critique qui puisse être faite au CAR est de ne pas mener un combat démocratique pour que tous les prisonniers corses soient rapatriés. Les droits communs ont aussi le droit de bénéficier des possibilités légales. Le combat pour les prisonniers gagnerait en force et donc en efficacité. L’énergie au cÅ“ur du futur corse Dans cette salutaire compétition entre nationalistes Femu a Corsica a lancé une nouvelle bataille : celle pour qu’EDF respecte le plan énergétique voté par l’Assemblée régionale. EDF est désormais une entreprise privée et cherche la rentabilité àtout prix. Je me suis déjàexprimé sur le sujet dans ces colonnes. EDF, selon moi, ne croit pas une seconde àla possibilité du GALSI et cherche àse désengager de notre île. Quant aux promesses du ministre Borloo ou du président Sarkozy elles n’ont strictement aucune valeur sinon celle accordée par les gogos qui veulent y croire comme un enfant croit àdes chimères. La députée européenne Rivasi laisse entendre de son côté qu’EDF n’est pas le seul opérateur. C’est vrai dans l’absolu mais ça ne l’est que tant que la France paie la différence entre le coà»t de production et le prix vendu au consommateur. Nous sommes donc dans la même problématique que celle soulevée par la SNCM. Sinon il faudra payer le prix réel de l’énergie ce qui toucherait essentiellement les plus pauvres. Une nouvelle fois, les nationalistes sont obligés de demander l’arbitrage de Paris alors que nous possédons un statut qui devrait nous permettre de prendre nos décisions en toute autonomie. Une élue parlait d’interpeller le ministre Borloo dont la parole ne vaut pas plus qu’une nèfle. Mais pour arriver àquel résultat ? Revenir de Paris en feignant d’être rassurés ? Être ànouveau désillusionnés ? Au lieu de s’enfermer dans un système d’actions réactions qui mènera inévitablement àl’échec, les nationalistes feraient mieux de réfléchir àune solution àcourt terme et pérenne. Je n’en vois qu’une : celle du câble entre le continent et la Corse en sachant que le temps joue contre nous. Une compétition intelligente On a l’impression d’enfin retrouver le nationalisme de propositions d’autrefois mis en exergue par le sidéral silence des partis majoritaires réduits au silence les uns par les turpitudes de la majorité les autres par leur implication dans le jeu institutionnel local. Il ne reste plus aux indépendantistes qu’àrégler leur problème relatif àla violence clandestine dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle ne démontre pas grand-chose sinon la capacité de quelques individus àmanier les explosifs. La Corse est placée face àdes défis majeurs qui ne trouveront certainement pas leur solution dans la médiocre activité météorique d’organisations en mal de programme mais dans le travail constat et crédible des organisations légales animées par une foi concrète dans notre île et notre peuple. GXC  

Répondre à cet article