Accueil du site > Societe > Care, au-delà du concept
 

Care, au-delà du concept

jeudi 27 décembre 2012, par Journal de la Corse

Le 5 décembre a eut lieu la journée mondiale du bénévolat, née en 1985 sous l’égide de l’ONU. L’objectif était de promouvoir le travail des bénévoles pour le développement économique et social. La France compte plus de 14 millions de bénévoles dont près de 4,5 millions consacrent 4 à 5 heures de leur temps chaque semaine à leur engagement associatif. Une forme de solidarité jugée irremplaçable pour la vitalité associative, qui ne connaît pas la crise, en dépit de la réduction des subventions.

Valoriser l’engagement

En 2009, le gouvernement avait souhaité renforcer son soutien via la création d’un livret d’épargne civique, une façon de reconnaître l’engagement sous forme de gratifications (bonus de points aux examens pour les étudiants, majoration de droits à retraite insuffisants, possibilité accrue de formation). Mais pas de concrétisation. 2010, c’est au tour des lycéens d’être dragués pour s’engager bénévolement dans le secteur associatif via le livret de compétences. Il s’agit d’un support pour aider les jeunes à réfléchir sur leur projet professionnel et à faire des choix d’orientation en tenant compte de tous leurs acquis, sans les limiter aux seuls résultats académiques. Affaire à suivre, le rapport définitif pour la mise en œuvre et la généralisation du dispositif étant encore à l’étude.

Pas de profil type

Il n’y a pas de bénévole type. Tout le monde peut être bénévole, sans considération pour la forme que peut prendre l’engagement, ni même le temps consacré aux activités bénévoles. C’est un travail de fourmi, dont chaque action compte pour l’association qui en bénéficie. En France, le bénévolat et le volontariat sont deux formes différentes d’engagement, avec chacun leurs caractéristiques. Le bénévole consacre un temps qu’il décide librement, sans contrepartie, qui peut être de quelques heures par an à plusieurs heures par semaines, le volontaire s’engage à temps plein dans une mission de plusieurs mois à quelques années et bénéficie en échange d’une indemnité et souvent de la sécurité sociale. La définition du bénévole selon le Conseil économique et social est « celui qui s’engage librement pour mener à bien une action non salariée, non soumise à l’obligation de la loi, en dehors de son professionnel et familial ». Il existe plusieurs formes de volontariat : le service civique, le volontariat franco-allemand (VFA), le service volontaire européen (SVE), le volontariat de solidarité internationale (VSI - engagement à l’international du service civique), le volontariat international en entreprise (VIE), le volontariat international en administration (VIA), le volontariat pour l’insertion - Défense 2e chance (D2C), le volontariat de sapeur-pompier (au 1er juillet 2012, le Corps Départemental des Sapeurs Pompiers de la Haute-Corse comprenait 935 sapeurs pompiers volontaires répartis dans l’ensemble de ses unités territoriales ; le SDIS de la Corse du Sud (SDIS 2A) en comptait 835).

Dynamisme associatif

Selon l’étude sur « Les associations en Corse » de septembre 2012 par Recherches & Solidarités, depuis deux ans, la tendance des créations d’associations en Corse est en hausse. La Haute-Corse représente 60% des créations régionales et la Corse du Sud, 40%. Par rapport à la moyenne nationale, il se crée proportionnellement plus d’associations dans l’environnement et dans le sport, et un peu moins le social et l’éducation. On dénombre sur l’île entre 7.500 et 8.500 associations en activité, ce qui représenterait entre 65.500 et 71.500 bénévoles dans les associations dans la région, la moitié étant réellement active de manière hebdomadaire. Le secteur associatif a créé près de 2.300 emplois depuis 2000. Autant d’emplois précieux car fortement ancrés au territoire et ne pouvant généralement pas se délocaliser. De quoi redonner tout son sel et sens aux valeurs du care : prévenance, responsabilité, compassion, attention éducative, attention aux besoins des autres. Une tendance également confirmée par le sondage Opinion Way pour Coca-Cola et la Croix-Rouge française qui révèle l’envie des jeunes à s’engager, mais sans contrainte, et leurs difficultés pour concrétiser ce désir. Avec une préférence pour l’environnement et la solidarité. Un peu plus que les seules valeurs républicaines.

Maria Mariana

Répondre à cet article