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BON APPETIT QUAND MÊME…

jeudi 28 juin 2012, par Journal de la Corse

L’édito d’Aimé Pietri

Voici que s’ouvrent sur les routes et les plages les baraques à frites et les fours à pizza, les étals de fruits et légumes et les buvettes improvisées. Il y en a pour tous les goûts et pour toutes les bourses. Pour tous les appétits aussi et Dieu sait s’il faut en avoir pour avaler sous le soleil ces « produits du terroir » à peine sortis du congélateur et qui n’ont de terroir que le nom. Chaque année, les services de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes s’attachent à débusquer ces vendeurs de « mal bouffe » qui cuisinent et servent dans des conditions d’hygiène évoluant à la limite de l’intoxication alimentaire. Mais leur efficacité reste à prouver parce que les effectifs sont faibles et le temps compté. Et ils parviennent rarement à des résultats significatifs au désespoir des professionnels de la restauration qui voient fondre leur chiffre d’affaire au fur et à mesure que se développent les ventes sauvages d’une nourriture que seul son prix rend attrayante. Il est certes difficile de prendre en flagrant délit d’empoisonnement ces restaurateurs d’occasion mais on pourrait au moins les obliger à améliorer la fraîcheur de leurs produits. Le développement du tourisme passe aussi et surtout par une certaine éducation de l’accueil. La traditionnelle hospitalité corse, mise à mal depuis des décennies par des légions de margoulins du profit illicite doit retrouver ses lettres de noblesse. C’est à cette condition que la Corse pourra faire de son industrie touristique une intarissable source de revenus. Et le socle de sa prospérité future.

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