Et si entretenir d’harmonieuses relations avec sa belle-mère faisait partie des bonnes résolutions pour 2012 ? Parce qu’après avoir trouvé le Prince charmant ou sa dulcinée, il faut aussi accepter tout le lot. C’est un véritable package, dans lequel se trouve quasi inévitablement– à moins d’avoir trouvé un(e) sans famille ou un orphelin(e) – la belle mère. Sans compter qu’avec la tendance des familles recomposées, la marâtre est aussi devenue une banalité avec laquelle il faut compter, et savoir dompter… Il existe aussi l’équivalent masculin de la chose, mais allez savoir pourquoi, en général, celui-ci ne pose que peu de problèmes. Un mystère de plus dans la parité… Le théâtre d’abord, puis les arts visuels, du cinéma à la pub, en passant par la littérature, penchent tous vers le portrait au vitriol de cette mère de gendre, ou de cette pièce rapportée dans l’idyllique famille, pour que l’on en redoute la fréquentation et l’intégration. À croire que cette fonction rime forcément avec « poison ». Bref les belles mères n’ont pas bonne presse, à tort ou à raison ?
Liens du sang contre liens conjugaux
Les liens du sang sont souvent plus forts que tout, y compris ceux conjugaux. Question de cordon ombilical aussi, s’il est coupé, en pointillés ou carrément encore tenace. Et c’est souvent le problème, car l’autre n’arrive jamais totalement neutre. Il vient avec son éducation, sa culture, notamment familiale. Et les clichés ont la vie dure, encore, malgré l’évolution des mœurs et une société moins cloisonnée. Les relations entre belle-mère et belle-fille, lien familial très artificiel, sont souvent objet de querelles, d’incompréhension, de tensions, rarement source d’harmonie. Le fiston/conjoint est tiraillé entre les deux, et la victoire de l’une, en faisant le malheur de l’autre, ne peut que le peiner. Bref, le mariage à trois prend tout son sens dans ce cas. Être belle-mère, lorsque l’on a engendré un fils est quasi inéluctable. Idem pour celle qui choisit un homme déjà père. La famille de l’autre est une chose avec laquelle il est difficile de composer. Cela n’est jamais facile. D’autant que les traditions sont tenaces. La fille épousée est celle qui vient dans la famille, celle qui sert de faire-valoir, celle susceptible d’assurer la descendance… Voilà, c’est dit, la belle-fille est celle qui a des relations sexuelles avec le rejeton, et qui a remplacé la mère dans le quotidien de celui-ci. D’où les tentatives pour montrer que la mère reste la « mieux » :Tupperware de mets favoris cuisinés à la mode maternelle (tellement meilleurs que tout ce que la bru pourra faire !), conseils sur le ménage (la belle-doche étant une pitoyable fée du logis qui laisse tout faire au fiston),critiques ouvertes sur la déco (vouloir de l’acajou ou du teck est ruineux et anti-écologique),etc. Et parfois, même la distance n’y pourra rien changer… Si les liens peuvent être distendus, ils se resserrent et les problèmes refont surface au moment des grandes réunions de famille, comme pour les fêtes de fin d’année (chez tes parents ou chez les parents de l’autre ?), les mariages, baptêmes, communions, et autres cérémonies à tendance familiale.
Dompter la « bête »
Comme le dit le dicton corse Tra sociara e nóraci hé à spessu a mallora spèssu malóra (entre belle-mère et belle-fille, il y a souvent de mauvais moments). Les relations entre belle-mère et belle-fille varient de l’entente cordiale à la relation polie, si ce n’est à la guerre froide ou carrément ouverte ! La belle-fille est aussi un miroir, qui montre que la belle-mère a vieilli, que le prochain rôle qu’elle va tenir est celui de grand-mère. L’idéal est de ne surtout pas rentrer dans des relations de rivalité et de compétition, chacune sa place, à chacune de la tenir et de la maintenir. Plus facile à dire qu’à faire. Le pire étant quand les belles-mères se font la guerre… Chacune espérant garder le couple dans son giron. Les hommes ont l’habitude de dire qu’avant d’épouser la fille il faut regarder la mère. On pourrait tout à fait ajouter, pour les futures épouses, qu’avant d’épouser le fils, il faut aussi regarder sa mère, en général cela permet d’évaluer le futur et le ton des relations avec la belle-famille.
Maria Mariana