Un conseil municipal social Près de quarante points étaient inscrits à l’ordre du jour du conseil municipal de la ville d’Ajaccio, le 28 juin. En préambule, le maire a rappelé que malgré le lancement des vacances scolaires d’été, les élus municipaux entamaient une période de travail intense. Pour cette séance, du mois de juin, les questions sociales étaient au programme. «  La crise est là , a averti le député-maire Simon Renucci avant d’ouvrir la séance. Avec 1800 à 2 milliards d’euros de déficit, il nous faudra à nous aussi réviser nos dépenses. Chaque service devra trouver les moyens de réduire ses dépenses. C’est une nécessité absolue. Et ce n’est pas propre à la ville d’Ajaccio  ». La Ville se porte garant Les conseillers municipaux se sont ensuite penchés sur une série de huit délibérations portant sur la garantie partielle de la ville sollicitée par différents bailleurs sociaux. La société Erilia et l’Office de l’Habitat de la Corse-du-Sud souhaitent que la municipalité leur accorde une garantie partielle afin de contracter des emprunts destinés à la réhabilitation et la résidentialisation. En tout, il s’agit de 2119 logements répartis entre les Salines, les Hauts du Vazzio, les cités Saint Jean, Pietralba, Saint Paul et Monte Mare. Les bailleurs sociaux ont besoin de l’appui de la ville dans leur procédure de souscription à un emprunt auprès de la Caisse des dépôts et consignations. Il a donc été demandé aux élus municipaux d’autoriser la commune à apporter sa garantie à 50% du montant des prêts souscrits, soit un total de 7,3 millions d’euros (4 950 267 millions d’euros pour Erilia, 2 362 682 millions d’euros pour l’Office de l’Habitat de la Corse-du-Sud). L’autre moitié étant garantie par le Conseil général de Corse-du-Sud. «  Nous nous sommes questionnés sur les risques que pouvait poser cette garantie d’emprunts et il n’y en a pas, a expliqué l’adjoint au budget et aux finances, Charles Cervetti. En cas de problèmes, la ville et le Conseil général récupèreraient les biens qu’ils ont garantis  ». C’est la première fois depuis son élection en 2001 que le premier magistrat de la commune introduit ce genre de procédure au sein du conseil municipal. «  Si nous nous attachons uniquement à la garantie d’emprunt, nous ratons l’essentiel, a indiqué le premier adjoint délégué à l’urbanisme, Paul-Antoine Lucian. L’essentiel c’est les conditions et le cadre de vie des Ajacciens qui sont concernés. L’enjeu de ces délibérations concerne l’intérêt général du projet de réhabilitation de logements  ». Toutes les délibérations ont obtenu l’unanimité des votes. Service minimum L’organisation de l’accueil des enfants scolarisés les jours de grève n’a pas obtenu l’unanimité et son examen a même provoqué un échange caustique entre le premier adjoint et Fabrice Laudato, seul membre de l’opposition présent. «  L’argumentation qui consiste à dire que depuis l’organisation du service minimum d’accueil (SMA), vous avez constaté toutefois une très faible présence d’élèves au sein des écoles lors des mouvements de grève, a-t-il souligné. Une faible présence que le premier adjoint traduit par une solidarité des parents vis à vis du corps enseignant, repoussant l’idée que les écoles désertés sont la conséquence d’une mauvaise gestion du SMA. Et Paul-Antoine Luciani de remarquer qu’il n’a jamais entendu les parents d’élèves se plaindre d’un service déficient. «  Nous ne fréquentons pas les mêmes personnes  », lui lance excédé Fabrice Laudato. «  Certainement pas  », rétorque goguenard le premier adjoint. Si l’élu d’opposition annonce qu’il votera en faveur de cette délibération malgré ses récriminations, Patricia Cursio revendique son abstention par principe. «  Je suis une élue de gauche, je ne cautionne pas la politique de Nicolas Sarkozy, par conséquent je ne participerai pas au vote  », explique-t-elle. Puis le maire reprend la parole afin de réaffirmer «  le respect du choix de ceux qui ne font pas grève et (sa) volonté de répondre à leurs besoins. Cette loi, nous l’appliquons, même si nous ne sommes pas d’accord et que nous estimons légitimes les motifs de grève  ». Désormais, les jours de grève, les enfants scolarisés à Ajaccio seront regroupés dans les deux centres de loisirs, à Saint Jean et aux Salines, de 7h30 à 18h30. Les enfants pourront y manger les repas fournis par la mairie. M.K Â