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A Sentinella/Aria Linda

mardi 22 mars 2011, par Journal de la Corse

A santinella aria linda

Le combat continue

Lors de son assemblée générale annuelle le 8 mars dernier, l’association A Sentinella a réaffirmé sa volonté de ne pas laisser s’implanter une centrale thermique sur les communes de Bastelicaccia et Ajaccio. Et a choisi d’obtenir gain de cause avec le concours de la justice.

Manifestations, conférences de presse, distributions de tracts, affichages, opérations escargots à Lucciana, organisations de conférences et de projections thématiques, ont rythmé 2010. Mais, prévient Dominique Lanfranchi, « cette année 2001 n’est pas comme une autre ». La publication de l’arrêté préfectoral le 28 janvier dernier qui prévoit l’édification d’une centrale thermique équipée de moteurs à gaz a durci les positions. « Le doute n’est plus permis, concernant la région de Bastelicaccia comme le reste de la Corse, poursuit le président d’A Sentinella. Nous aurions préféré avoir tort… Une centrale sera bien implantée sur la commune. EDF, avec la complexité de l’Etat, va tenter un passage en force ». Mais pour les membres des deux associations engagées dans ce combat, Aria Linda et A Sentinella, il n’est pas question de laisser s’installer un site industriel à proximité des habitants, sur une parcelle protégée.

Référendum d’initiative locale

La « position courageuse » du maire de Bastelicaccia, Antoine Ottavi, « qui a refusé de répondre aux injonctions du préfet » en refusant de modifier le Plan local d’urbanisme pour autoriser la construction sur son territoire d’une centrale thermique, a été saluée par le bureau. « La municipalité d’Ajaccio est quant à elle restée muette tout en précisant qu’elle allait étudier l’alternative du Vazzio », précise Dominique Lanfranchi. La salle des fêtes de la commune n‘est pas comble mais nombreux sont ceux qui ont fait le déplacement pour assister à cette assemblée générale annuelle. Ils ne comprennent pas pourquoi le préfet s’est entêté dans son choix alors que l’opposition de la population s’était clairement exprimée lors des réunions publiques organisées au début de l’automne 2009 à Bastelicaccia et Sarrola-Carcopino. « Le préfet Bouillon s’est assis sur la démocratie tonne le résident d’A Sentinella. Il passe en force avec ce projet d’intérêt général, ce qui n’est pas acceptable ». Les maires de la vallée de la Gravona sont invités à organiser dans leur commune un référendum d’initiative locale afin que la population se détermine sur ce projet de construction. Le conseil municipal de Cuttoli-Cortichiato a déjà voté à l’unanimité le déroulement de ce rendez-vous démocratique prochainement.

Offensive judiciaire

Pour gagner cette bataille, A Sentinella et Aria Linda ont choisi l’arme judiciaire. L’arrêté préfectoral sera attaqué devant le tribunal administratif de Bastia, comme chacune des étapes suivantes : autorisation d’exploitation, permis de construire,… C’est l’ancienne ministre de l’Ecologie, Corinne Lepage, qui défend les intérêts des deux associations et Me Alfred Damore, ancien avocat ajaccien, qui fera le relais. Or, la voie judiciaire est coûteuse, comme chacun sait, et l’association a enregistré des défections régulières depuis sa création en 2008. En ce début d’année, 350 personnes ont d’ores et déjà adhéré, l’an dernier elles étaient 307. « Il faut que l’association se renforce davantage car ce combat va durer des mois voire des années, explique Dominique Lanfranchi. Si nous baissons la garde, nous allons perdre et nous aurons une centrale. Le combat doit continuer avec vous tous ». Les statuts de l’association ont été modifiés afin que l’intérêt à agir d’A Sentinella soit recevable dans les recours intentés. « Le préfet a opté pour le fuel lourd à Lucciana quels que soient les résultats des études, il en fera autant pout Bastelicaccia, énonce Dominique Lanfranchi. Aujourd’hui, nous n’avons pas de gaz et nous n’avons aucune certitude qu’un jour nous seront reliés au gaz. Sans gaz, c’est le fuel pour Bastelicaccia. Nous ne voulons pas de pollution dans nos villages, nos vergers et nos pâturages, dans nos poumons ». Car il s’agit avant tout de préserver la santé des habitants, comme l’ont rappelé les docteurs Sauveur Merlenghi et Joseph Castelli, vice président d’A Sentinella. « La pollution en milieu urbain est à l’origine de 30.000 décès par an, toutes pathologies confondues, note Joseph Castelli. Le taux de cancers explose dans les pays industrialisés ».

M.K

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