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À HUE ET À DIA

jeudi 13 décembre 2012, par Journal de la Corse

Fin de l’année 2012. Elle fut celle du vingtième anniversaire des accords de Maastricht, instituant la monnaie européenne. Selon les termes mêmes des signataires, ils consistaient à franchir une nouvelle étape dans le processus d’intégration européenne.

Fin 2012, David Cameron, premier ministre anglais, invite les entrepreneurs français à venir s’installer en Grande-Bretagne pour fuir les impôts de leur pays. Curieuse façon d’observer les règles de la concurrence « non faussée » qui est le fondement même des règles économiques européennes. Plus récemment, le gouverneur de la Banque de France émettait la considération qu’il « n’y a aucune raison » d’accepter que le centre financier de plus actif sur le marché de l’euro, se trouve « off shore ». « La plupart des échanges en euro, a-t-il ajouté – devraient se dérouler à l’intérieur de la zone euro » et non pas à la City de Londres, de même que New York reste l principal centre financier pour le dollar. On peut se demander, à juste titre, où sont les avancées de l’intégration pourtant annoncées après ka pose de cette première pierre de la construction européenne qu’tait le traité de Maastricht. Déjà de Gaulle en 1963 avait déclaré « la Communauté ne saurait se maintenir et à fortiori se développer sans une coopération politique. » Faut-il croire que de Gaulle avait raison lorsqu’il parlait de cette « Europe des patries » qui selon lui devait être non pas l’Europ anglo-saxonne, mais une « Europe européenne ». Celle-ci déclarait-il au journal Le Monde en 1965 « a une fondation (…) c’est la réconciliation de l’Allemagne et de la France. Elle a des piliers, ou elle aura des piliers, et ces piliers c’est la Communauté économique européenne qui doit les constituer. Et puis quand ce sera fait, il y aura à placer les arceaux et le toit, c’est-à-dire la coopération politique. » Il y a peut-être lieu de se rappeler ces paroles, fondées sur un substrat historique et géographique. Le Royaume Uni reste toujours « cette île entourée d’eau » (André Siegfried) regardant vers le grand large. Et le Premier ministre travailliste Attlee déclarait : « La Grande-Bretagne ne s’est jamais considérée comme une puissance européenne. Ses intérêts sont mondiaux. » Comme ceux de la City. On ne s’étonnera donc pas du travail de sape de Cameron. Oui, l’Europe est à la croisée des chemins entre la dislocation recherchée par le conservateur Cameron et l’unité voulue par les pères fondateurs de l’Europe. Entre le refus du déclin et l’effacement de la scène du monde, vers quoi sera tirée la charrette ?

Marc’Aureliu Pietrasanta

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