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Tensions sur les eaux du Nil

dimanche 7 juillet 2013, par Journal de la Corse

Tensions sur les eaux du Nil

Les autorités égyptiennes réagissent vivement au commencement de mise en oeuvre du projet éthiopien de construction d’un barrage hydro électrique géant sur le Nil bleu, et plus particulièrement au lancement fin mai des travaux de dérivation du cours de ce fleuve sur 500 mètres afin de permettre la construction du barrage.

Le projet éthiopien

Le débit du Nil en Égypte résulte en effet de l’addition des eaux venant du Nil blanc en provenance de la région des grands lacs africains, et d’autre part des eaux du Nil bleu éthiopien qui rejoint le Nil blanc au Soudan.

Le Nil, fleuve vital pour l’Égypte

L’importance vitale du Nil pour l’Égypte est une constante de l’histoire de ce pays. Or, on craint en Égypte que la dérivation des eaux ne soit pas seulement une opération temporaire pour la seule durée des travaux de construction du barrage. On craint qu’elle donne lieu à des réorientations partielles et entraîne une baisse durable du débit du Nil en Égypte. On s’inquiète des conséquences, notamment pour l’agriculture et l’élevage égyptiens qui ne vivent que par le Nil, et pour la production égyptienne d’hydro-électricité sur les grands barrages égyptiens.

La sensibilité égyptienne

La sensibilité égyptienne est d’autant plus grande que les traités de 1929 et de 1959, garantissant à l’Égypte 87 % du débit total du et un droit de veto sur les aménagements en amont de l’Égypte, ne sont plus considérés comme intangibles par les pays africains des grands lacs et même par l’Éthiopie. Les gouvernements de ces pays ont tenu en 2010 une conférence qui a mis en cause les règles anciennes de partage des eaux. L’Égypte a vivement réfuté cette mise en question mais ne s’en est pas moins trouvée isolée, avec le Soudan pour seul allié dans cette affaire. C’est dans ce contexte que le projet éthiopien est devenu ces derniers jours pour la Présidence égyptienne, un problème de « sécurité nationale ». Le Premier Ministre égyptien a déclaré : « Nous ne cèderons pas une seule goutte de notre quota du Nil ». Le Ministre de la défense a ajouté dans la Presse : « Toutes les options sont ouvertes, et des pressions y compris militaires, sur Addis Abeba sont possibles ». Le pouvoir égyptien s’avance avec d’autant plus de force qu’il est assuré en cette affaire du plus large soutien de son opinion publique.

Cette page est réalisée en partenariat avec “la lettre de l’Afrique “ dont le fondateur est Louis Dominici.

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