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Pour un rapatriement des prisonniers basques et corses

jeudi 24 janvier 2013, par Journal de la Corse

Le début de l’année 2013 a été marqué au Pays basque par une mobilisation massive en faveur des prisonniers basques.

Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé le 7 janvier à Bilbao pour exiger le retour des prisonniers de l’ETA au Pays basque, une exigence de l’organisation séparatiste pour déposer les armes, elle qui a renoncé à la lutte armée en octobre 2011. La manifestation était organisée par l’association de défense des prisonniers Herrira ("Vers le pays" en langue basque). Les distances des prisons où sont dispersés les détenus basques étaient inscrites sur des camionnettes, l’inscription "Euskal Tresoak Euskal Herrira" (Prisonniers basques au pays basque), était gravée sur un bus à deux étages rouge. Juste derrière, des dizaines de familles de prisonniers s’étaient rangées en quatre files, les manifestants en tête du cortège portant une lampe symbolisant l’attente du retour de leur proche emprisonné. Les responsables basques ont insisté sur le fait que la question des prisonniers était centrale.

Des centaines de prisonniers

Actuellement, 606 militants de l’ETA sont emprisonnés : 447 dans 45 prisons espagnoles, 134 dans 32 prisons françaises, un au Portugal, un en Irlande du Nord, un en Écosse, un en Italie, quatre en Angleterre… Seulement sept sont dans trois prisons du Pays Basque. Onze autres ont été assignés à leur domicile avec des mesures très strictes en raison de leur grave maladie. Treize prisonniers sont libres car ils souffrent de maladies graves et incurables. 88 prisonniers sont maintenus en détention alors même qu’ils devraient être libres. 126 prisonniers pourraient être libérés puisqu’ils ont accompli les trois quarts de leurs peines mais se heurtent à un refus de l’État espagnol. Ils sont quinze en France dans un cas similaire. En tout, 224 prisonniers devraient se trouver en liberté si la loi était appliquée généreusement. Cela crée bien évidemment des situations insupportables pour les familles et leurs proches.

Des dissensions au sein du pays basque

Le défilé avait reçu le soutien de la coalition indépendantiste de gauche EH Bildu, deuxième force régionale au Pays basque. À l’inverse, le Parti nationaliste basque (PNV) qui dirige la région autonome a refusé de s’y joindre, estimant que "le travail silencieux" pouvait être plus efficace que les "discours et les manifestations". Au Pays basque français, le député du Modem Jean Lassalle et la socialiste Colette Capdevielle des Pyrénées-Atlantiques avaient appelé à manifester. Après l’annonce par l’ETA de son renoncement définitif à la violence le 20 octobre 2011, plusieurs pas ont été franchis, le 3 janvier, le parti nationaliste basque Batasuna, vitrine légale d’ETA, interdit en Espagne, avait annoncé sa dissolution en France, tout comme avant lui le mouvement de défense des prisonniers basques Askatasuna (Liberté), interdit en Espagne depuis 2002. Le mouvement de jeunesse radicale basque Segi, considéré comme la pépinière de l’ETA, a annoncé qu’il s’était dissous en juin.

La Corse attend toujours

La Corse attend toujours que les prisonniers dispersés sur le continent puissent rejoindre leur île sous peu. Comme hélas trop souvent avec l’état français, le processus reste au stade du verbe pour ne pas dire du verbiage. Madame Taubira semble ignorer le problème. Ne parlons pas de Manuel Valls tout à sa politique chevènementiste. Il est évident que par un effet naturel, la question va peu à peu devenir moins compliquée puisque le nombre de détenus va décroître. Cela n’enlève rien aux difficultés financières et psychologiques des familles victimes de ce sort injuste. Faut-il rappeler que la question des prisonniers n’est en rien une affaire politique mais bien une exigence de respects des droits de l’homme.

GXC

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