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PACI E SALUTA QUAND MÊME…

jeudi 10 janvier 2013, par Journal de la Corse

L’Edito d’Aimé Pietri

Alors que la 13e année du 3e millénaire commence à égrener ses jours et que l’on échange encore les vœux traditionnels, l’avenir de la Corse reste brouillé. Ballottée sur un océan de contradictions, cette île ne parvient pas à ouvrir des voies simples qui pourraient la conduire vers l’indispensable restructuration. Son peuple voudrait vivre en paix et profiter de l’environnement exceptionnel que la Nature lui a si généreusement accordé. Il voudrait retrouver les antiques valeurs, frappées par ses ancêtres au coin de la fraternité, de la solidarité, de l’honnêteté et du respect d’autrui. Il voudrait secouer l’apathie dans laquelle il est englué et se remettre en marche pour atteindre les tremplins de nouveaux élans. Mais quel écart entre le rêve et la réalité ! Une réalité pas si belle à voir même si elle est traitée, en permanence au fard de la démagogie. Car la paix, si ardemment désirée, recule sans cesse sous l’effet conjugué des bombes et des assassinats ; car la fraternité s’effrite dans d’inutiles querelles intestines ; car la solidarité se limite à quelques œuvres caritatives ; car l’honnêteté se noie dans la magouille ; car le respect disparaît sous une avalanche d’agressions. Seule les scrutins sont florissants. Nourris par les multiples aliments de la « pulitichella » ils soumettent le corps électoral à une incessante gymnastique laquelle, loin de le fortifier, le laisse exsangue sur le champ aride de ses espoirs perdus. Sans même la force d’exprimer sa tristesse face au mépris dont il est l’objet. Demain les tribuns vont remonter sur leurs tréteaux pour nous jurer, la main sur le cœur et la voix assurée, que si on les écoute, les portes d’une Corse meilleure vont largement s’ouvrir. Mais, pendant ce temps, les plastiqueurs continueront de plastiquer, les assassins d’assassiner les policiers d’interpeller, les braqueurs de braquer, les fraudeurs de frauder. Comme si le destin de cette île allait se réduire à la terrible prophétie selon laquelle la Corse n’aura jamais de bien.

Paci e saluta quand même…

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